
Le PDG d'Alphabet, Sundar Pichai, a exprimé des inquiétudes concernant la bulle actuelle de l'intelligence artificielle (IA). Lors d'une interview exclusive avec la BBC, il a souligné que si cette bulle venait à éclater, aucune entreprise ne serait épargnée. Il a décrit la période actuelle comme un moment extraordinaire pour l'investissement en IA, mais a également noté une certaine irrationalité dans le marché.
Cette déclaration intervient alors que la Silicon Valley et d'autres secteurs craignent une bulle, les valeurs des entreprises technologiques liées à l'IA ayant considérablement augmenté. Pichai a indiqué que même si Google pourrait gérer cette tempête potentielle, il a averti que nous ne sommes pas à l'abri.
Dans une interview approfondie, Pichai a abordé divers sujets, y compris les besoins énergétiques de l'IA et les cibles climatiques. Il a mentionné que les actions d'Alphabet avaient doublé en valeur, atteignant 3,5 billions de dollars, ce qui témoigne d'une confiance accrue dans la capacité de la société à faire face à la concurrence.
Il a également évoqué le développement de superpuces spécialisées pour l'IA, qui rivalisent avec celles de Nvidia. Alors que les valorisations augmentent, certains analystes expriment des doutes quant à la complexité des transactions autour d'OpenAI, dont les revenus prévus sont bien inférieurs aux investissements réalisés.
Pichai a déclaré que le modèle unique de Google, qui lui permet de posséder l'ensemble de sa technologie, le place dans une position favorable. Cela inclut les puces, les données de YouTube et les modèles scientifiques avancés. Ainsi, Google pourrait mieux naviguer à travers les turbulences du marché de l'IA.
En septembre, Alphabet a annoncé un investissement de 5 milliards de livres dans l'IA au Royaume-Uni, renforçant ainsi son engagement envers l'innovation. Pichai a indiqué que des recherches de pointe seraient développées, notamment au sein de DeepMind, l'unité d'IA clé de l'entreprise.
Pichai a également mis en avant les besoins énergétiques immenses de l'IA, qui représentaient 1,5 % de la consommation mondiale d'électricité l'année dernière. Il a souligné la nécessité de développer de nouvelles sources d'énergie pour soutenir cette industrie en pleine expansion.
Il a reconnu que l'augmentation de la consommation d'énergie pourrait entraîner des retards dans les objectifs climatiques d'Alphabet, tout en maintenant un objectif de zéro émission nette d'ici 2030. Cela nécessitera des investissements dans de nouvelles technologies énergétiques.
Pichai a décrit l'IA comme la technologie la plus profonde sur laquelle l'humanité a travaillé. Il a averti que cette évolution entraînerait des perturbations sociétales, mais aussi de nouvelles opportunités. Les emplois évolueront, et ceux qui s'adapteront à l'IA seront mieux positionnés.
Il a insisté sur le fait que toutes les professions, qu'il s'agisse d'enseignants ou de médecins, continueront d'exister. Cependant, ceux qui sauront utiliser ces outils technologiques auront un avantage certain dans leurs domaines respectifs.
En somme, Sundar Pichai a mis en lumière les défis et les opportunités liés à l'IA. Alors que le marché connaît une croissance rapide, il est crucial de rester vigilant face aux risques de bulle. L'avenir de l'IA dépendra de notre capacité à innover tout en gérant les impacts sur l'énergie et l'emploi.