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Révéler une entreprise pharmaceutique indienne alimentant la crise des opioïdes en Afrique de l'Ouest

Publié le : 21 février 2025

Une enquête sur la crise des opioïdes en Afrique de l'Ouest

Une enquête récente de la BBC a révélé qu'une entreprise pharmaceutique indienne, Aveo Pharmaceuticals, fabrique des opioïdes non autorisés et les exporte illégalement en Afrique de l'Ouest. Ces médicaments, très addictifs, alimentent une crise de santé publique dans des pays comme le Ghana, le Nigeria et la Côte d'Ivoire.

Les dangers des opioïdes fabriqués par Aveo

Aveo Pharmaceuticals, basée à Mumbai, produit une gamme de pilules sous divers noms de marque, toutes contenant un mélange dangereux de tapentadol et de carisoprodol. Ces substances, qui ne sont pas autorisées à l'utilisation mondiale, peuvent entraîner des difficultés respiratoires et des crises.

Malgré les risques, ces opioïdes sont populaires comme drogues de rue en Afrique de l'Ouest, car ils sont abordables et largement disponibles. La BBC a trouvé des paquets de ces médicaments portant le logo d'Aveo en vente dans plusieurs villes ghanéennes, nigérianes et ivoiriennes.

Une infiltration dans l'usine d'Aveo

Pour comprendre l'ampleur du problème, la BBC a infiltré l'usine d'Aveo en envoyant un agent sous couverture. Cet agent s'est présenté comme un homme d'affaires africain souhaitant fournir des opioïdes au Nigeria. Lors d'une rencontre avec Vinod Sharma, un directeur d'Aveo, il a été montré comment ces produits dangereux sont fabriqués.

Sharma a admis que ces pilules, lorsqu'elles sont prises en grande quantité, peuvent provoquer un état de défonce. Il a même reconnu que ces produits sont "très nocifs pour la santé", mais a ajouté que c'était avant tout une question de business.

Les conséquences sur la jeunesse en Afrique de l'Ouest

Dans la ville de Tamale, au Ghana, la consommation d'opioïdes a atteint des niveaux alarmants. Un chef local, Alhassan Maham, a formé une équipe de bénévoles pour lutter contre ce fléau. Il décrit les drogues comme un feu qui consume la santé mentale des jeunes.

Lors d'une opération, l'équipe a intercepté un dealer en possession de pilules Tafrodol, portant le logo d'Aveo. Les autorités ghanéennes et nigérianes ont constaté que ces pilules étaient également présentes sur leurs marchés, aggravant la crise.

La réponse des autorités et l'avenir

Face à cette situation, les autorités nigérianes ont tenté de réguler la vente d'un autre opioïde, le tramadol, mais Aveo a rapidement trouvé une stratégie de contournement en introduisant des pilules de tapentadol. Les experts avertissent que cette combinaison est encore plus dangereuse que celles précédemment utilisées.

Les autorités indiennes affirment surveiller les exportations, mais les données montrent que d'autres entreprises pharmaceutiques indiennes fabriquent également des opioïdes non autorisés. Cela nuit à la réputation de l'industrie pharmaceutique indienne, qui est pourtant reconnue pour sa production de médicaments génériques de qualité.

Conclusion

La crise des opioïdes en Afrique de l'Ouest, alimentée par des entreprises comme Aveo, représente un défi majeur pour la santé publique. Les efforts des autorités locales pour lutter contre cette épidémie sont entravés par la disponibilité de ces substances dangereuses. Il est crucial d'agir rapidement pour protéger la jeunesse et la santé des populations touchées.

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