Alors que l'Espagne dispose d'un atout compétitif au sein de l'Union Européenne grâce à son énergie renouvelable et bon marché, elle fait face à un défi majeur. En effet, le pays a récemment enregistré le pire blackout de ce siècle, selon le régulateur européen ACER. Il est urgent de restaurer la crédibilité du système électrique national et de renforcer la sécurité du réseau.
Un des rares domaines où un consensus politique émerge est la nécessité d'améliorer les interconnexions avec le reste de l'UE. Le 28 avril, il a été prouvé que l'interconnexion avec la France, bien que limitée, a été essentielle pour rétablir le service rapidement grâce à ses centrales nucléaires.
En revanche, d'autres pays du sud de l'UE avancent rapidement. Bien qu'ils n'aient pas de coûts énergétiques plus bas que l'Espagne, ils s'organisent pour offrir une réseau plus interconnecté et sécurisé, incluant également l'énergie nucléaire.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a incité Enel à collaborer avec Ansaldo et Leonardo pour créer Nuclitalia. Cette nouvelle société se concentrera sur le développement de technologies pour construire des réacteurs de nouvelle génération en Italie.
Lors d'une rencontre à Rome, Meloni a souligné l'importance des interconnexions, affirmant que l'Italie et la Grèce deviendraient des hubs électriques clés en Méditerranée. En comparaison, l'Espagne est décrite comme une île énergétique.
Un nouvel accord entre l'Italie et la Grèce prévoit un investissement de 1,9 milliard d'euros pour étendre un câble sous-marin capable de transmettre 1 000 mégawatts sur 300 kilomètres. Cet accord a été formalisé après le blackout en Espagne, suscitant des inquiétudes sur la résilience du réseau électrique européen.
Le Premier ministre grec, Mitsotakis, a également évoqué l'importance des interconnexions pour éviter de futurs blackouts et a demandé un financement de l'UE. Cela représente une opportunité que l'Espagne semble avoir manquée.
Malgré les efforts, l'Espagne n'a pas progressé sur les interconnexions électriques depuis un accord de 2015. Ce projet, qui devait relier le pays à travers le Golfe de Gascogne, est désormais prévu pour 2028. Par conséquent, l'Espagne est encore loin de l'objectif européen de 10% d'interconnexion.
Actuellement, l'Espagne ne parvient qu'à atteindre 2%, rendant impossible l'atteinte de l'objectif de 15% d'ici 2030. Les autres pays comme l'Italie et la Grèce, bien qu'en dessous de 10%, sont en meilleure position.
Le gestionnaire de réseau français, RTE, a exprimé sa volonté de travailler avec les autorités françaises et européennes pour améliorer les interconnexions avec la Péninsule Ibérique. Il a également souligné la nécessité de renforcer le réseau français pour assurer un fonctionnement sécurisé à long terme.
La vice-présidente Sara Aagesen a déclaré attendre le soutien de Bruxelles pour relancer les deux nouvelles connexions transpyénéennes. Cependant, les défis s'accumulent pour un gouvernement déjà affaibli.
En résumé, l'Espagne doit agir rapidement pour améliorer ses interconnexions avec l'Europe. Le récent blackout a mis en lumière les faiblesses du réseau électrique national. Par conséquent, il est crucial de renforcer la coopération avec d'autres pays européens pour assurer une sécurité énergétique à long terme.