Lors de l'intervention du président du Gouvernement, Pedro Sánchez, les dirigeants du Ibex ont pu observer un contraste frappant entre le ton et le contenu. D'un côté, le leader socialiste adoptait un style catastrophe, s'adressant aux citoyens avec une gravité semblable à celle de Churchill. De l'autre, le dramatisme de ses propos ne correspondait pas à la réalité des annonces faites.
Ce qui a été présenté n'était pas un plan d'urgence pour éviter une récession, mais plutôt un ensemble habituel de mesures vagues. Ces annonces semblent davantage destinées à donner l'impression d'une action plutôt qu'à apporter un soutien réel aux entreprises. Un dirigeant d'entreprise a déclaré : « Ha sido postureo, pas d'aides claires ». Il est clair que les attentes étaient élevées, mais les résultats sont décevants.
Le plan élaboré par Sánchez mentionne un montant mobilisé de 14.100 millions d'euros. Cependant, les organisations d'entreprises savent que lorsque le président utilise le terme « mobiliser », cela implique souvent une immobilité. En effet, il se limite à offrir des prêts ou des bons au lieu d'aides directes tant attendues.
Ce système de prêts crée un contrôle maximal du Gouvernement sur les financements, ce qui influence le pouvoir des entreprises souhaitant accéder à ces prêts. Ce schéma rappelle une situation déjà vécue, alors que le président cherche à renforcer ses soutiens dans le secteur économique.
Le décompte des aides annoncées par Sánchez révèle une nébulosité dans les chiffres. En effet, 47% du plan, soit 6.700 millions d'euros, étaient déjà disponibles, comme l'a reconnu le président lui-même. Une grande partie de cette somme provient de fonds européens que le président souhaite « recanaliser » pour atténuer les effets des guerres commerciales.
Cependant, cela nécessite un nouvel accord avec la Commission Européenne, ce qui complique la situation. De plus, le président envisage de rediriger ces fonds via le Fonds de Résilience Autonomique, ce qui implique d'informer les communautés autonomes.
Concernant ce qu'il a qualifié de « financement nouveau », Sánchez a évoqué le renforcement du Fonds de Soutien à l'Investissement avec 200 millions d'euros. Ce montant vise à octroyer des prêts et des participations pour moderniser ou créer de nouvelles installations de production. Cependant, entrer dans le capital des entreprises soulève des doutes.
En outre, les 200 millions d'euros ne suffisent même pas pour acquérir 1% de Telefónica. La majorité des fonds proviennent de prêts de l'Institut de Crédit Officiel et d'assurances de crédit, qui sont des outils déjà existants, laissant peu de place à des initiatives nouvelles.
En conclusion, l'intervention de Pedro Sánchez a mis en lumière un plan d'aides qui semble plus symbolique qu'efficace. Les promesses de soutien direct aux entreprises sont floues et manquent de substance. Le contraste avec les efforts budgétaires pour augmenter les dépenses militaires est frappant. Dans cette guerre commerciale, les annonces, même si elles sont impressionnantes, ne suffisent pas à apaiser les inquiétudes des secteurs touchés.