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« Il y a un silence de mort » : Après 600 ans d’existence, l’une des plus anciennes entreprises de France ferme ses portes dans l’Isère.

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Liquidation des Aciéries de Bonpertuis

Les aciéries de Bonpertuis, fondées en 1434 par les pères Chartreux, viennent d’être placées en liquidation judiciaire. Cette décision a été prise par le tribunal de commerce de Lyon le 23 octobre dernier. Malgré une histoire riche de près de six siècles, l’entreprise n’a pas pu faire face à la hausse des prix des matières premières et de l’énergie.

Un choc pour les employés

Neteljko Delac, salarié depuis 36 ans, exprime sa douleur : « Cette usine, c’est toute ma vie. » Il a grandi dans le village, son père y travaillant également. La fermeture soudaine de ce site emblématique a provoqué un choc émotionnel pour lui et ses collègues. Avec l’arrêt des fours, 68 emplois sont supprimés, mettant fin à une époque où jusqu'à 500 personnes y travaillaient.

Philippe Mélo, un autre salarié, partage son expérience : « Ça fait mal au cœur. C’est la fin d’une histoire familiale. » Ayant occupé divers postes, il ne s’attendait pas à une telle fin brutale. Leurs témoignages illustrent la tristesse et l'inquiétude face à l'avenir.

Un site industriel historique

Les aciéries de Bonpertuis, avec leurs bâtiments datant du XIXe siècle, sont un symbole du patrimoine industriel. Une cheminée de briques, datant de 1859, est même classée aux Monuments historiques. Cependant, l’animation qui régnait autrefois a disparu, laissant place à un silence pesant.

Louise, une habitante d’Apprieu, exprime son désespoir : « Avant, on entendait le bruit des machines. Maintenant, il y a un silence de mort. » Ce changement brutal affecte non seulement les employés, mais aussi toute la communauté locale.

Un savoir-faire reconnu

Le savoir-faire des maîtres de forge de Bonpertuis était prisé par des marques renommées comme Laguiole et Victorinox. Manuel Teixera, retraité de 81 ans, se souvient avec fierté de la qualité de l’acier produit. « On faisait un acier d’une excellente qualité. On était fier », souligne-t-il.

La fermeture de l’usine représente une perte inestimable pour les artisans et les entreprises qui dépendaient de cette production. Les souvenirs de camaraderie et de solidarité parmi les travailleurs demeurent vivants, mais la réalité est difficile à accepter.

Rejet des offres de reprise

Malheureusement, aucun espoir de reprise ne subsiste. Les deux offres qui avaient été présentées ont été rejetées par le tribunal. Joseph Cipro, délégué syndical, se résigne : « Il n’y a plus rien à faire. » Les vestiaires sont désormais vides, symbolisant la fin d’une époque.

Valérie, la boulangère d’Apprieu, redoute les conséquences pour la commune : « Apprieu va devenir une ville morte. » Cette fermeture s’ajoute à une série de restructurations qui frappent l’industrie iséroise, laissant les habitants inquiets pour l’avenir.

Conclusion

La liquidation des aciéries de Bonpertuis est un coup dur pour la région et ses habitants. Ce symbole de l’industrie locale, qui a traversé les siècles, disparaît, laissant derrière lui un vide immense. Les témoignages des employés révèlent une tristesse profonde et une nostalgie pour un passé révolu. L’avenir d’Apprieu et de ses commerces est désormais incertain, et la communauté doit faire face à une nouvelle réalité.

Publié le : 3 novembre 2025
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