En Espagne, une significative inégalité persiste dans la capacité d'épargne, influencée par le niveau de revenus des ménages. Selon une étude réalisée par AXA Partners, 49,4 % des foyers à faible revenu estiment que leur capacité d'épargne a empiré, tandis que seulement 14,2 % notent une amélioration. En revanche, parmi les ménages à revenu élevé, plus de 32 % affirment que leur situation s'est améliorée.
Cette étude, qui repose sur les réponses de 1 000 personnes âgées de 18 à 65 ans, révèle que le niveau de revenus crée des inégalités dans la distribution de la capacité d'épargne. Gregorio Izquierdo, directeur général de l'Institut d'Études Économiques, souligne que l'épargne se concentre principalement dans les foyers à revenus élevés, tandis que les ménages à faibles revenus affichent des taux de croissance négatifs.
Le rapport met en lumière qu'un Espagnol sur quatre n'a pas réussi à épargner en 2024. Parmi ceux qui y sont parvenus, 70 % ont épargné dans des proportions variées. En effet, 49,8 % ont économisé moins de 25 % de leurs revenus, tandis que 14,5 % ont réussi à conserver jusqu'à la moitié de leur revenu.
Les experts notent que l'épargne, qui avait connu un essor inhabituel durant la pandémie, a diminué entre 2021 et 2023, en raison de la reprise de la consommation et de l'inflation. Toutefois, le rapport indique une légère amélioration grâce à la stabilisation de l'inflation et à la modération des taux d'intérêt.
Concernant leur propre capacité d'épargne, les résultats sont mixtes. En moyenne, 43,2 % des sondés estiment avoir maintenu leur épargne "stable" au cours de l'année écoulée. En revanche, 37,6 % pensent que leur situation a empiré, tandis que 10,2 % constatent une détérioration significative.
À l'opposé, 19,2 % des participants relèvent une amélioration de leur capacité d'épargne, et 2,4 % affirment même que celle-ci a "beaucoup" progressé. Ces perceptions montrent une diversité d'expériences face à la gestion des finances personnelles.
Un des facteurs clés influençant la gestion des ressources est l'éducation financière. Selon Patricia Suárez, présidente d'ASUFIN, il s'agit de "la grande assignature pendante". Elle insiste sur l'importance d'intégrer l'éducation financière dans les programmes scolaires pour sensibiliser les jeunes à la gestion de leur argent.
Les résultats de l'enquête révèlent que 61,7 % des répondants estiment manquer de connaissances financières solides. De plus, un biais de revenu est observé, car les hommes et les personnes à revenus élevés possèdent des compétences financières supérieures. L'éducation financière atteint son pic chez les 25-34 ans, avec 83,6 % de connaissances.
En somme, l'étude met en lumière des inégalités marquées dans la capacité d'épargne en Espagne, influencées par le niveau de revenus et l'éducation financière. Bien que des signes d'amélioration soient visibles, des défis persistent. Il est essentiel de renforcer l'éducation financière pour permettre à chaque segment de la population de prendre des décisions éclairées concernant leur épargne et leur avenir financier.