Deux journalistes turcs, reconnus pour leur travail d'investigation sur des cas de corruption, ont été arrêtés ce jeudi. Ils sont accusés d'avoir menacé des personnes impliquées dans un procès judiciaire. Ces arrestations soulèvent des inquiétudes sur la liberté de la presse en Turquie.
Les journalistes arrêtés sont Timur Soykan, un reporter du quotidien BirGün, et Murat Agirel, un auteur connu pour ses livres sur la corruption. Selon des sources, les deux hommes ont été interpellés à leur domicile, où des équipements numériques ont été saisis par la police.
La procureure a indiqué que les journalistes faisaient l'objet d'accusations de "chantage" et de "menaces" envers des accusés liés à la vente d'une chaîne de télévision impliquée dans des paris illégaux. Cette situation soulève des questions sur le traitement des journalistes en Turquie.
Les arrestations ont eu lieu le même jour où les journalistes devaient témoigner dans cette affaire. La procureure a justifié ces actions par le risque d'évasion ou de manipulation des preuves. Ces arrestations interviennent dans un climat de tensions politiques croissantes en Turquie.
Les deux journalistes ont reçu plusieurs récompenses pour leur enquête sur la corruption politique, principalement liée au Parti de la Justice et du Développement (AKP) d'Erdogan. Ce dernier est au pouvoir depuis plus de deux décennies, et ses actions sont souvent critiquées.
Des organisations de journalistes et des partis d'opposition ont vivement critiqué ces arrestations. Burhanettin Bulut, du Parti Républicain du Peuple (CHP), a déclaré que ces actes démontrent l'utilisation de la justice pour intimider les journalistes. Cela soulève des préoccupations sur la liberté de la presse dans le pays.
Avant ces arrestations, le syndicat des journalistes rapportait déjà que 18 professionnels étaient en prison pour avoir exercé leur métier. Cette situation met en lumière les défis auxquels font face les médias en Turquie.
Les arrestations de journalistes se sont multipliées, surtout lors des protestations antigouvernementales qui ont suivi l'arrestation d'Ekrem Imamoglu, le maire d'Istanbul. Ce dernier est considéré comme le principal rival d'Erdogan pour les élections de 2028.
Selon l'ONG Reporters sans frontières, la Turquie est classée 158ème sur 180 pays en matière de liberté de presse. Cela témoigne d'une régression du pluralisme médiatique et d'une montée de l'autoritarisme dans le pays.
Les arrestations de Timur Soykan et Murat Agirel soulignent les défis persistants pour la liberté de la presse en Turquie. Alors que les journalistes continuent de faire face à des menaces, la nécessité de protéger leur travail devient de plus en plus cruciale. La situation actuelle appelle à une vigilance accrue pour défendre les droits des journalistes et la liberté d'expression.