Un Olympien et d'autres Érythréens libérés après 18 ans sans procès, selon leurs proches

Libération d'Erythréens après 18 ans de détention

Treize personnes, détenues pendant plus de 18 ans sans procès en Érythrée, ont été libérées d'une prison militaire tristement célèbre, selon des proches des détenus. Parmi ceux qui ont retrouvé la liberté se trouve le cycliste olympique Zeragaber Gebrehiwot, âgé de 69 ans, qui a participé aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980.

Ces individus étaient incarcérés à la prison de Mai Serwa, connue pour ses conditions de vie difficiles. De nombreux détenus sont considérés comme des prisonniers politiques. Un ancien détenu a révélé que les arrestations avaient eu lieu en octobre 2007, suite à une tentative d'assassinat contre un haut responsable de la sécurité intérieure.

Les circonstances de la détention

Initialement, environ 30 personnes avaient été arrêtées. Au fil des ans, certaines ont été libérées, mais une vingtaine est restée en détention. Zeragaber a concouru pour l'Érythrée, qui faisait alors partie de l'Éthiopie, et le pays a acquis son indépendance en 1993.

L'Érythrée possède une culture cycliste forte, et ses cyclistes ont gagné en reconnaissance internationale. Parmi les libérés figuraient également des hommes d'affaires de renom, ainsi que des agents de sécurité. Le gouvernement érythréen n'a pas commenté ces libérations.

Conditions de détention et violations des droits humains

Les familles des détenus n'ont pas eu le droit de leur rendre visite durant toute leur incarcération. Les groupes de défense des droits humains ont accusé le gouvernement érythréen de violations graves des droits humains, y compris la torture et des disparitions forcées. La prison de Mai Serwa a été signalée comme un lieu de détention inhumaine.

Des sources ont indiqué que la prison s'est agrandie pour inclure des conteneurs métalliques où les prisonniers sont souvent isolés. Des cas tragiques, comme celui de Berhane Abrehe, ancien ministre des Finances, qui est mort en prison, soulignent la gravité de la situation.

La situation politique en Érythrée

Depuis trois décennies, l'Érythrée est un État à parti unique sans constitution fonctionnelle. Le pays est l'un des plus militarisés au monde, avec une conscription militaire indéfinie. Aucune presse libre n'existe depuis la fermeture des journaux indépendants en 2001, lorsque le gouvernement a arrêté des politiciens et des journalistes.

Amnesty International a rapporté que le sort de plusieurs politiciens et journalistes arrêtés reste inconnu. Le président Isaias, âgé de 79 ans, a célébré 32 ans au pouvoir sans jamais avoir organisé d'élections.

Conclusion

La libération de ces détenus est un événement marquant, mais elle met en lumière les violations persistantes des droits humains en Érythrée. Les familles espèrent que cette libération pourrait être un premier pas vers une amélioration des conditions de vie et une reconnaissance des droits fondamentaux.