BUENODIA

« Ce n’était ni un terroriste, ni Pablo Escobar » : Dans la Creuse, l’un des plus vieux assignés à résidence en France est décédé

Publié le : 5 mars 2025

Décès de Garbis Dilge après 25 ans d'assignation à résidence

Garbis Dilge, sous le coup d'une assignation à résidence en Creuse, est décédé à l'âge de 68 ans. Ses avocats dénoncent une situation « totalement kafkaïenne » et un acharnement administratif de l'État. Ils soulignent l'indifférence totale des autorités face à sa situation.

Un parcours marqué par la délinquance

Né en Turquie d'origine arménienne, Garbis Dilge a été assigné à résidence depuis plus de 25 ans. Il avait bénéficié du statut de réfugié, le rendant inexpulsable. Après son arrivée en France en 1976, il a travaillé dans la confection avant de sombrer dans la délinquance, subissant plusieurs sanctions pénales.

Les infractions de Garbis Dilge incluent des vols à main armée et la détention de stupéfiants. En 1984, il a été condamné à plusieurs peines de prison. Ses avocats affirment qu'il n'était ni un terroriste, ni un criminel de grande envergure, mais qu'il a été traité de manière disproportionnée.

Une vie marquée par l'isolement

Ces dernières années, Garbis Dilge vivait dans la commune d'Auzances, où il s'est senti isolé. Selon ses dires, il n'a jamais réussi à s'acclimater à sa situation. Ses avocats ont multiplié les recours pour alerter les autorités sur son état de santé, qui s'était gravement détérioré.

La situation était si indigne qu'il recevait la visite de gendarmes même à l'hôpital pour vérifier sa présence. Ses avocats déplorent qu'il n'ait pas pu bénéficier d'une dignité minimale, même à l'approche de sa mort.

Réactions et conséquences administratives

En réponse à une requête, la préfecture de la Creuse a indiqué que des laissez-passer étaient régulièrement accordés à Garbis Dilge. Toutefois, elle a affirmé que son comportement délinquant a été pris en compte dans la gestion de sa situation.

Les avocats de Garbis Dilge insistent sur l'absence de trouble actuel à l'ordre public, soulignant l'inadéquation de la réponse administrative face à ses conditions de vie. En 2022, la Direction générale des étrangers en France a enregistré près de 19 427 assignations à résidence.

Conclusion

Le décès de Garbis Dilge soulève des questions sur les pratiques administratives en matière d'assignation à résidence. Son cas est un exemple tragique des conséquences d'une indifférence institutionnelle prolongée. Il est essentiel de reconsidérer le traitement des personnes dans des situations similaires pour éviter de telles tragédies à l'avenir.

Escobar - « Ce n’était ni un terroriste, ni Pablo Escobar » : Dans la Creuse, l’un des plus vieux assignés à résidence en France est décédé