Deux experts en antiquités françaises ont été condamnés pour avoir falsifié des chaises historiques prétendument appartenues à des royaux français, dont Marie Antoinette. Georges "Bill" Pallot et Bruno Desnoues ont écopé de quatre mois de prison, ainsi que de peines avec sursis, pour avoir vendu de fausses chaises du XVIIIe siècle à des collectionneurs, y compris le Palais de Versailles et un membre de la famille royale qatarienne.
Bien qu'ils aient déjà purgé quatre mois de détention préventive, ils ne retourneront pas en prison. Un autre accusé, Laurent Kraemer, a été acquitté de tromperie par négligence grave, bien qu'il ait été accusé de ne pas avoir vérifié l'authenticité des chaises avant de les vendre.
Le jugement rendu mercredi est le résultat d'une enquête de neuf ans qui a secoué le monde des antiquités françaises. Au tribunal de Pontoise, au nord de Paris, le juge a également infligé des amendes de 200 000 € à Pallot et de 100 000 € à Desnoues. En réaction à sa peine, Pallot a qualifié la décision de "légèrement sévère financièrement".
Durant le procès, le ministère public a soutenu que Kraemer et sa galerie à Paris étaient responsables de ne pas avoir vérifié l'authenticité des objets qu'ils avaient achetés. Cependant, ils ont toujours nié avoir connaissance des contrefaçons.
Pallot était considéré comme le meilleur expert des chaises françaises du XVIIIe siècle, ayant écrit le livre de référence sur le sujet. Il était également enseignant à la Sorbonne et avait accès aux archives historiques du Palais de Versailles, y compris les inventaires de meubles royaux.
Il a pu identifier les chaises manquantes dans les collections et créer des répliques avec l'aide de Desnoues, un sculpteur et ébéniste primé. Pallot a expliqué au tribunal : "J'étais la tête et Desnoues était les mains." Cela a été un processus fluide, bien que tout ait été faux, à l'exception de l'argent.
Le procureur Pascal Rayer a souligné que cette affaire mettait en lumière un marché de mobilier historique souvent marqué par la confidentialité. Il a révélé les failles du marché et les conflits d'intérêts, notamment lorsque des experts comme Pallot sont également des marchands, sans en informer les acheteurs.
Rayer a ajouté que cette affaire avait perturbé un marché entier, soulignant la nécessité d'une réglementation plus stricte pour assurer la transparence et l'équité des transactions. D'autres affaires similaires ont également émergé dans le monde trouble des antiquités en France au cours de la dernière décennie.
La condamnation de Pallot et Desnoues a mis en évidence les enjeux de l'authenticité dans le marché des antiquités. Le verdict a été un soulagement pour Kraemer et sa galerie, qui ont attendu la reconnaissance de leur innocence. Ce cas souligne l'importance d'une vigilance accrue dans le domaine des antiquités pour éviter de telles fraudes à l'avenir.