
Cette année, l'Espagne est clairement exclue des décisions majeures en Europe. Le virage amorcé en 2024 a mis en lumière les priorités du président du gouvernement, Pedro Sánchez, qui ne correspondent plus à celles de l'Union Européenne. En 2025, cette tendance s'est accentuée, laissant l'Espagne en retrait.
La marge de manœuvre de l'Espagne se réduit, comme en témoigne sa réaction tardive aux communiqués sur l'Ukraine. Ce phénomène a débuté lorsque Sánchez a commencé à hésiter sur l'augmentation du dépense militaire. Lors de la récente cumbre de l'OTAN à La Haye, sa présence dans la photo de famille était quasiment inexistante.
En outre, l'Espagne a été exclue du groupe informel de Washington, où se trouvaient des leaders comme Emmanuel Macron et Giorgia Meloni. Ce groupe a accompagné Volodymyr Zelensky lors de sa rencontre avec Donald Trump. Sánchez, quant à lui, a été absent, ce qui illustre son isolement croissant dans le paysage diplomatique.
Les réticences de Sánchez à augmenter le dépense militaire ont suscité des critiques parmi ses partenaires. De plus, lors d'une réunion cruciale à Berlin, il a choisi de rester en Espagne pour des affaires internes, illustrant ainsi le décalage entre ses priorités et celles de l'Europe.
La situation interne de l'Espagne a également joué un rôle dans cet isolement. Alors que l'Union Européenne évolue sur des questions d'immigration, Sánchez se retrouve isolé dans son opposition à la création de centres de déportation en dehors de l'UE.
La défense de la transition verte par Sánchez est également en décalage avec les décisions de l'UE. Il a récemment exprimé son refus de prolonger la commercialisation des véhicules à combustion au-delà de 2035. Cependant, la pression de pays comme l'Allemagne et l'Italie a conduit à une révision de ces mesures.
Ce contexte difficile pour l'industrie automobile européenne a exacerbé les enjeux économiques. La compétitivité de l'économie espagnole est mise à mal, et l'UE doit naviguer dans des eaux troubles pour équilibrer les intérêts de ses États membres.
L'approche de l'Espagne envers la Chine complique davantage sa position au sein de l'UE. Bien que le gouvernement présente cela comme une opportunité d'améliorer les relations, des critiques émergent, notamment de la part de l'Allemagne. Les relations commerciales avec la Chine sont devenues un sujet sensible, mettant l'Espagne sous pression.
Les préoccupations concernant la dépendance vis-à-vis de fournisseurs à risque, comme Huawei, sont également soulevées. La vice-présidente Henna Virkkunen a averti que cela pourrait accroître le risque d'influence étrangère dans des secteurs critiques.
En conclusion, l'Espagne traverse une période de déclin diplomatique et économique. Son absence lors de décisions clés, comme celles du dernier Conseil Européen, souligne son éloignement croissant des affaires européennes. Les défis internes et externes auxquels elle fait face nécessitent une réévaluation de ses priorités pour regagner une place au sein de l'UE.