Le volume élevé de la dette publique en Espagne, atteignant 103,4 % du PIB à la fin juin, pose de sérieux défis. Cela signifie que le pays ne peut pas couvrir toutes ses obligations avec sa production totale. De plus, il doit faire face à des coûts d'intérêts croissants chaque année, qui pourraient atteindre un record de 41,726 milliards d'euros, selon les prévisions de l'AIReF.
Ce chiffre représente une augmentation de 2,740 millions d'euros par rapport à l'année précédente. En conséquence, le poids des intérêts sur le PIB passera de 2,4 % à 2,5 %. Ce changement de tendance est significatif, car il marque la fin de sept années consécutives de réduction des coûts.
Pour 2025, l'AIReF prévoit une nouvelle augmentation des dépenses d'intérêts de 2,740 millions d'euros, portant la charge financière à 2,5 % du PIB. Cette tendance à la hausse devrait se poursuivre, atteignant 2,6 % en 2026 et 2,9 % en 2029. Cela représente le niveau le plus élevé depuis 2015, malgré une modération des taux d'intérêt.
Les dépenses financières, dont 97 % proviennent des intérêts de la dette publique, devraient atteindre des sommets historiques. En 2013, l'Espagne avait déjà alloué 37,519 milliards d'euros au service de sa dette, un chiffre qui avait augmenté de 34 % par rapport à l'année précédente.
Selon la Stratégie de Financement du Trésor Public pour 2025, une gestion prudente de l'endettement a permis de renforcer la résilience de la dette publique. La durée moyenne de la dette s'est stabilisée autour de huit ans, ce qui atténue l'impact des taux d'intérêt sur la charge d'intérêts.
La hausse des coûts de la dette a été partiellement compensée par un fort croissance économique ces dernières années, maintenant le poids des intérêts sur le PIB autour de 2 %. Cependant, les prévisions de l'AIReF indiquent que ce chiffre pourrait grimper vers 3 % d'ici la fin de la décennie.
Allouer près de 42 milliards d'euros cette année au paiement de la dette publique signifie que cette dépense est la troisième plus importante après les pensions publiques et les transferts à d'autres administrations. Cela laisse moins de ressources pour d'autres priorités budgétaires, telles que l'investissement en recherche et développement.
En 2023, l'investissement en R&D s'élevait à seulement 10,449 milliards d'euros, ce qui freine la productivité. De plus, le budget alloué à la défense, bien qu'en augmentation, reste inférieur au coût des intérêts de la dette publique.
Actuellement, seulement cinq pays de l'Union Européenne ont une dette publique dépassant leur production totale, incluant l'Espagne. La Grèce est en tête avec 153,6 % du PIB, suivie de l'Italie et de la France. En comparaison, l'Espagne se situe à 101,8 %, bien au-dessus de la moyenne de l'UE qui est de 81 %.
En outre, l'Espagne est le quatrième pays en termes de pourcentage de son PIB consacré au paiement des intérêts de la dette, avec 2,4 % en 2024, dépassant la moyenne communautaire de 1,9 %.
La situation de la dette publique en Espagne soulève des préoccupations majeures pour l'avenir économique du pays. Les prévisions indiquent une augmentation continue des coûts d'intérêts, ce qui pourrait limiter les investissements dans des secteurs cruciaux. La gestion prudente de la dette sera essentielle pour naviguer dans ces défis financiers.