«Espagne respecte son engagement envers l'OTAN». Le gouvernement se félicite suite au rapport de l'Alliance Atlantique, qui prévoit que le pays atteindra cette année un dépense militaire équivalente à 2% de son Produit Intérieur Brut (PIB). Selon ces données préliminaires, les dépenses nationales en Défense auraient augmenté de plus de 43% par rapport à 2024.
Ce montant passe ainsi de 22,600 millions d'euros à 33,100 millions d'euros cette année. Pour la première fois, l'Espagne atteint l'objectif de dépense convenu par les États membres lors du sommet de Cardiff en 2014. Cependant, le rapport de l'OTAN révèle les problèmes de recrutement auxquels le pays fait face.
Malgré cette augmentation des dépenses, l'Espagne a vu son effectif militaire diminuer de 3,600 unités, passant de 121,800 militaires il y a dix ans à 118,200 aujourd'hui. Ce constat a coïncidé avec la visite de la ministre de la Défense, Margarita Robles, à Berlin, où elle a discuté avec son homologue allemand, Boris Pistorius.
Robles a écarté l'idée que le gouvernement de Pedro Sánchez envisage une mesure similaire à celle de l'Allemagne, qui a récemment approuvé un projet de loi pour rétablir le service militaire. Elle a affirmé : «Nous soutenons le système que nous avons actuellement». L'Espagne est le huitième pays avec le plus grand contingent de militaires au sein de l'OTAN.
Un autre facteur préoccupant est le horizon démographique de l'Espagne, qui pourrait réduire le nombre de candidats potentiels pour les carrières militaires. Les déclarations de Mariano Casado, président de l'Observatoire de la Vie Militaire, soulignent les difficultés rencontrées dans le processus de recrutement, notamment en ce qui concerne le personnel de base.
Casado a noté que «un lieutenant nouvellement diplômé gagne moins qu'un Gardien Civil dans la même situation», ce qui contribue au mal-être au sein des forces. De plus, la convocation de postes est inférieure au nombre de départs dus à la fin des contrats.
Le rapport de l'OTAN indique que la part des dépenses militaires espagnoles consacrée au personnel a diminué ces dernières années. En 2014, elle représentait 67,3%, alors qu'elle ne dépasse pas 28% aujourd'hui, y compris les pensions. Les missions et dépenses connexes représentent 35,3%, tandis que 32,3% sont alloués à l'équipement et à la recherche.
Les crises économiques successives, notamment celles provoquées par la pandémie de COVID-19 et l'invasion de l'Ukraine, ont modifié les priorités de dépense publique. En juin 2022, lors du sommet de l'OTAN à Madrid, Sánchez a annoncé une augmentation progressive des dépenses militaires pour atteindre 2% d'ici 2029.
En avril dernier, Sánchez a lancé le Plan Industriel et Technologique pour la Sécurité et la Défense de l'Espagne, visant à atteindre 2% du PIB cette année. Ce plan représente un investissement supplémentaire de 10,470 millions d'euros, sans augmentation d'impôts ni réduction des investissements dans l'État-providence.
Lors de la dernière réunion de l'OTAN, Sánchez a écarté l'objectif de 5% du PIB en défense d'ici 2035, comme le demande les États-Unis. Il a affirmé qu'avec 2,1%, le pays «pourra maintenir tout le personnel, l'équipement et les infrastructures» nécessaires pour faire face aux menaces potentielles.
En somme, l'Espagne fait des progrès significatifs dans ses engagements envers l'OTAN. Toutefois, elle doit également faire face à des défis importants, notamment en matière de recrutement et de répartition des dépenses. La situation actuelle nécessite une attention particulière pour garantir la pérennité et l'efficacité des Forces Armées espagnoles.