Le mercredi dernier, les maquinistes de Renfe, regroupés au sein du syndicat Semaf, ont lancé une alerte directe à la compagnie. Le transfert de Rodalies à la Generalitat progresse sans les garanties convenues avec l'opérateur. De plus, la négociation du nouveau convention est à l'arrêt, et plus de quatre ans après, la compagnie n'a pas récupéré le trafic perdu à cause du COVID en 2020.
Un porte-parole de Semaf a expliqué que la situations des travaux et le manque de véhicules empêchent la reprise des circulations dans divers territoires. Les plaintes à Sanabria concernant la suppression de la connexion à grande vitesse sont compréhensibles. Le mécontentement s'étend également à d'autres zones, comme les passagers entre Pamplona et Zaragoza, qui doivent voyager assis par terre dans des trains de proximité.
La situation s'est aggravée avec la suppression de certaines lignes. Par exemple, des trajets entre Zaragoza et Valencia sont désormais effectués par bus. Les coupures programmées pour l'année prochaine dans le couloir méditerranéen soulèvent également des inquiétudes. Selon Semaf, la reprise des circulations a été très inégale, et la demande croissante de services ne trouve pas toujours de réponse adéquate.
Le ministre des Transports, Óscar Puente, a affirmé que le train vit le meilleur moment de son histoire en Espagne. Cependant, cette croissance est très disparité entre les différentes stations. Les cinq plus grandes stations concentrent déjà plus de 68 % des passagers, une augmentation par rapport à 61 % en 2019, selon les données d'Adif et Renfe.
La saturation des grandes stations comme Chamartín et Atocha rend la gestion des flux de passagers difficile. Les incidents dans ces stations entraînent immédiatement des problèmes d'amoncellement de voyageurs. Adif a déjà noté ces défis l'été dernier, lorsque des travaux et l'entrée en service de nouveaux trains ont causé des désordres.
Les opérateurs du marché libéralisé exercent une pression croissante pour répondre à la demande. Ils ont sollicité l'intervention de la CNMC pour explorer d'autres solutions que de limiter les trains en double composition. Cela pourrait permettre de transporter plus de 800 passagers à la fois, mais cela inquiète les gestionnaires d'Adif.
Les trains doubles sont utilisés par Renfe, Iryo et Ouigo pour répondre à la demande croissante en haute vitesse. Bien qu'ils offrent des efficacités opérationnelles, cela suscite des craintes parmi les gestionnaires d'Adif. La situation est d'autant plus délicate pour des régions comme Sanabria, qui ont perdu des connexions essentielles.
José Fernández Blanco, maire de Sanabria, a exprimé son inquiétude face à la perte d'attractivité pour les professionnels. La suppression de la connexion à grande vitesse a des conséquences directes sur les déplacements des habitants. Pour lui, il est crucial que les zones rurales soient correctement desservies.
Le maire a souligné que les décisions prises par Renfe ne tiennent pas compte des besoins des zones rurales. La reconfiguration des circulations de haute vitesse a réduit le temps de trajet entre Vigo et Madrid, mais cela a sacrifié des connexions vitales pour des localités comme Sanabria.
Les élus locaux demandent que les critères de décision soient moins partisans et plus orientés vers le bien-être social. Ils souhaitent que les besoins des territoires soient pris en compte de manière équitable. La pression pour maintenir la rentabilité des services semble primer sur les considérations sociales.
La situation des transports ferroviaires en Espagne est marquée par des disparités croissantes et des défis d'infrastructure. Les plaintes des usagers et des élus locaux soulignent l'importance d'un service ferroviaire adapté aux besoins de tous. La nécessité d'un équilibre entre rentabilité et accessibilité reste un enjeu majeur pour l'avenir du transport ferroviaire.