Un mineur a porté une affaire devant la justice espagnole, se tournant vers le Tribunal de Strasbourg. Il conteste l'acquittement de deux agents de sécurité du Métro de Barcelone accusés de tortures lors d'une intervention violente en novembre 2022, incident qu'il a enregistré en vidéo.
Les responsables du centre de droits humains Iridia ont révélé ce cas lors d'une conférence de presse. Ils ont présenté leur rapport annuel, indiquant que 65 % des plaintes pour tortures, maltraitances et abus policiers sont classées sans enquête appropriée.
Le mineur affirme avoir été agressé par un agent de sécurité du Métro, tandis qu'un autre restait passif. Cette altercation a eu lieu après une dispute concernant la validation du ticket à l'intérieur de la station.
Deux vidéos documentent les faits. La première montre la dispute à l'intérieur de la station, après laquelle le mineur quitte les lieux. La seconde, filmée par la petite amie du plaignant, montre un agent l'attaquer brutalement.
Dans cette vidéo, l'agent pousse le mineur, le fait tomber et le maintient au sol. Le jeune homme crie qu'il étouffe, tandis que l'agent lui passe les menottes en attendant l'arrivée des Mossos d'Esquadra.
Les agents n'ont pas porté plainte contre le mineur, qui a cependant accusé les gardes de tortures. Il a soutenu que leur violence était une réaction à la dispute sur la validation du ticket.
Le tribunal a traité la plainte comme un délit léger, empêchant ainsi une enquête approfondie. Finalement, les agents ont été acquittés, considérant que leurs actions constituaient une simple réduction du mineur.
Iridia a porté l'affaire devant le Tribunal Européen des Droits de l'Homme, qui devra se prononcer sur cette plainte pour abus. L'avocat Pol Mansilla a exprimé son désarroi face à l'absence d'enquête minimale sur les faits.
Ce cas illustre la passivité du Ministère Public, qui n'a pas pris d'initiatives pour investiguer. Les avocats d'Iridia soulignent que les tribunaux peinent à reconnaître que des autorités peuvent commettre des actes de tortures.
Le rapport d'Iridia met en garde contre l'inefficacité des enquêtes sur les abus par des agents de l'État. Environ 65 % des plaintes sont classées prématurément, souvent considérées comme des délits légers.
Malgré cela, la Cour de Barcelone a ordonné des enquêtes dans 75 % des cas archivés, soulignant une certaine reconnaissance des abus. La directrice d'Iridia, Anaïs Franquesa, a averti que ces défaillances structurelles affaiblissent la démocratie.
Iridia a également noté qu'un pourcentage élevé des cas signalés présente un caractère raciste. De plus, le traitement de ces affaires est souvent très lent, prenant en moyenne cinq ans avant qu'une décision soit rendue. Ces éléments soulignent l'urgence d'améliorer le système judiciaire pour protéger les victimes.