Une étude mondiale a révélé que le concept de cool est étonnamment universel. En interrogeant près de 6 000 personnes dans 13 pays, les chercheurs ont identifié les caractéristiques clés qui définissent ce qui rend une personne cool. Cette recherche met en lumière des traits qui transcendent les frontières culturelles.
Les chercheurs ont identifié six traits perçus chez les personnes cool : extraverti, hédoniste, puissant, aventurier, ouvert et autonome. Selon Caleb Warren, professeur de marketing à l'Université de l'Arizona, ces caractéristiques restent largement constantes à travers les cultures.
Warren souligne que le cool est une impression que nous avons des autres, formée presque instantanément. Cela soulève la question : est-ce que cool signifie simplement aimer quelqu'un ou le trouver bon ? Les chercheurs ont tenté de faire la distinction entre les personnes cool et celles qui sont simplement bonnes.
Les résultats montrent qu'il existe un certain chevauchement entre les deux concepts, mais aussi des différences significatives. Les personnes considérées comme bonnes sont souvent décrites comme plus agréables et traditionnelles. Warren affirme que ce n'est pas le fait d'être mauvais qui rend quelqu'un cool, mais plutôt d'être distinct ou contre-normatif.
Cette recherche met en lumière que le cool est souvent lié à une forme de rébellion et à la capacité de défier les normes établies. Cela nous amène à réfléchir sur la façon dont le cool évolue avec le temps et à travers les cultures.
Joel Dinerstein, auteur et professeur, affirme que la rébellion est au cœur du cool. Il trace l'origine du cool aux mouvements culturels contre-culturels, notamment ceux des musiciens de jazz noirs après la Seconde Guerre mondiale. Dinerstein a enseigné l'histoire du cool à l'Université de Tulane pendant près de 20 ans.
Il explique que le cool est devenu un concept mondial au cours des cinquante dernières années, représentant l'un des plus importants exportations culturelles américaines. Même le mot "cool" a pris une dimension universelle, conservant sa signification à travers différentes langues.
Avec la diffusion du cool, se pose la question de savoir si ce dernier perd de son éclat. Les auteurs de l'étude soutiennent que le cool a évolué pour devenir plus mainstream et commercial, avec des marques comme Pepsi et Nike qui en font un produit. Cependant, Dinerstein reste optimiste quant à la définition du cool.
Il estime que les intérêts commerciaux ne définissent pas réellement le cool, mais plutôt les rappellent pour vendre des produits. Francis McAndrew, psychologue social, partage cet avis, affirmant que la culture populaire ne crée pas l'image du cool, mais nous le rappelle incessamment.
En fin de compte, la valeur du cool réside dans sa capacité à modifier le statu quo et à élever le statut social de ceux qui innovent. Warren conclut que devenir cool est possible, mais il faut éviter d'en faire trop. L'authenticité reste la clé pour être perçu comme cool.