Il peut surprendre et même énerver de nombreux Canadiens d'apprendre qu'il existe un petit groupe qui ne serait pas opposé à ce que le Canada devienne le 51e état des États-Unis. Selon un sondage de l'Institut Angus Reid, environ 10 % des Canadiens soutiennent cette idée, bien que la majorité s'y oppose fermement.
Ryan Hemsley, un résident de Victoria, fait partie de ceux qui envisagent cette possibilité. Pour lui, cela signifierait accès à des emplois et à des opportunités économiques qu'il ne trouve pas actuellement au Canada. Il estime qu'une telle union pourrait lui offrir une meilleure qualité de vie.
En revanche, un impressionnant 90 % des Canadiens s'opposent à cette idée. Ce soutien marginal suscite des réactions vives, notamment lors d'événements comme le programme d'appel de CBC Radio, où des manifestations ont eu lieu contre les discussions sur cette question.
Le sondage de l'Institut Angus Reid a été motivé par les commentaires répétés de Donald Trump sur le fait que le Canada pourrait devenir le 51e état. Trump considère cela comme une solution pour éviter ses tarifs élevés sur les produits canadiens. Cependant, cette idée est perçue comme une menace par de nombreux Canadiens, exacerbant les tensions nationales.
Les partisans de cette idée, souvent situés en Alberta ou en Saskatchewan, expriment des frustrations face à la situation politique actuelle au Canada. Selon Shachi Kurl, présidente de l'Institut Angus Reid, ces sentiments sont souvent liés à des griefs de longue date.
Beaucoup croient à tort que devenir un état américain apporterait immédiatement des bénéfices économiques. Jim Stanford, économiste, souligne que le PIB par habitant ne reflète pas la réalité des salaires et des impôts. Les Canadiens bénéficient d'un système de santé gratuit et d'autres avantages publics, ce qui n'est pas le cas aux États-Unis.
La perception d'un meilleur avenir économique pousse certains Canadiens à envisager l'annexion. Un sondage Ipsos a révélé que 30 % des Canadiens envisageraient cette option si la citoyenneté américaine était offerte.
Peter Downing, un défenseur de l'annexion, a fondé le parti Wexit qui prône la séparation des provinces de l'Ouest. Il affirme que les Canadiens envient la puissance et la liberté des Américains. Pour lui, la sécurité dans un monde changeant est également une raison de considérer cette option.
Cependant, la plupart des politiciens canadiens rejettent fermement toute forme d'union avec les États-Unis. Jared Wesley, professeur de sciences politiques, note que cette notion reste une minorité marginale dans le paysage politique canadien.
En somme, bien que l'idée que le Canada devienne le 51e état des États-Unis trouve un écho chez une petite fraction de la population, la majorité des Canadiens restent opposés à cette perspective. Les raisons derrière ce soutien sont variées, allant des frustrations économiques aux aspirations personnelles, mais les implications d'une telle union sont complexes et souvent mal comprises.