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Mal-logement : L'État Poursuivi En Justice Pour « Carence Fautive »

Publié le : 13 février 2025

La situation du mal-logement en France

En France, 350 000 personnes sont sans-domicile, ce qui représente une augmentation de 6 % en un an et de 145 % depuis 2012. Cette situation alarmante a conduit un collectif d’associations à déposer deux recours devant le tribunal administratif de Paris. Ces actions visent à dénoncer les carences de l'État dans la lutte contre le mal-logement.

Les recours déposés

Lors d'une conférence de presse, Maïder Olivier, représentante du collectif, a évoqué une démarche inédite en matière de non-assistance à personnes mal-logées. Selon elle, l'État est en faute et ne respecte pas la loi, causant ainsi un préjudice aux associations qui tentent de compenser ses manquements.

Le premier recours se concentre sur l’hébergement d’urgence. Il dénonce le non-respect par l'État de ses obligations concernant l'accès, les conditions d’accueil et la continuité de la prise en charge. Me Myriam Gougeon, l'avocate en charge, souligne que 6 000 demandes d’hébergement d’urgence restent non satisfaites chaque soir.

Le droit au logement opposable

Le second recours concerne le droit au logement opposable (Dalo), instauré par la loi de 2007. Cette loi oblige l'État à fournir une solution de logement d’urgence aux personnes en situation précaire. Les associations demandent au tribunal de reconnaître l’inaction fautive de l'État et de prendre des mesures pour l'obliger à agir.

Les associations réclament également une indemnisation pour le préjudice moral et matériel subi. Elles demandent 10 000 euros pour chacune d'elles, soulignant l'importance de cette compensation dans le contexte actuel.

Les réactions des autorités

La ministre du Logement, Valérie Létard, a reconnu les difficultés rencontrées et a mentionné des efforts pour maintenir 203 000 places d’hébergement d’urgence. Elle a également annoncé un budget de 30 millions d’euros pour protéger les femmes vulnérables.

Cependant, Christophe Robert, de la Fondation pour le logement des défavorisés, a exprimé son inquiétude. Il constate une dégringolade de la situation malgré les efforts des associations. Selon lui, l'État doit agir plus efficacement pour améliorer les conditions de vie des personnes mal-logées.

Conclusion

La situation du mal-logement en France est critique, avec une augmentation inquiétante du nombre de personnes sans domicile. Les recours déposés par les associations visent à faire pression sur l'État pour qu'il respecte ses obligations légales. Il est essentiel que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à cette crise humanitaire.

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