Les États-Unis prévoient de retirer le groupe islamiste syrien Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de sa liste des organisations terroristes étrangères. Cette décision, annoncée dans un mémo du département d'État, marque un tournant significatif dans la politique américaine envers la Syrie.
HTS, qui a mené une offensive rebelle en décembre dernier, a réussi à renverser le régime d'Assad, au pouvoir depuis 54 ans. Son leader, Ahmed al-Sharaa, est désormais le président intérimaire du pays. Ce changement de statut soulève des questions sur l'avenir de la Syrie.
Au cours des derniers mois, plusieurs pays occidentaux ont cherché à rétablir leurs relations avec la Syrie, malgré les lourdes sanctions imposées à l'ancien régime. En juin, le président Trump a signé un ordre exécutif pour mettre fin aux sanctions américaines, affirmant que cela soutiendrait le chemin vers la stabilité et la paix.
Le gouvernement américain a également précisé qu'il surveillerait les actions du nouveau gouvernement syrien, notamment en ce qui concerne la normalisation des liens avec Israël et la gestion des groupes terroristes étrangers.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shibani, a déclaré que cette décision pourrait faciliter la reprise économique et ouvrir le pays à la communauté internationale. De plus, la Syrie a exprimé sa volonté de coopérer avec les États-Unis pour réimplémenter un accord de désengagement de 1974 avec Israël.
Récemment, le secrétaire aux Affaires étrangères britannique, David Lammy, a visité la Syrie, devenant le premier ministre à le faire depuis 14 ans. Il a rencontré al-Sharaa et a annoncé un soutien supplémentaire de 94,5 millions de livres pour aider à la reprise à long terme et soutenir les réfugiés syriens.
Bien qu'al-Sharaa ait promis un nouveau départ pour la Syrie, des préoccupations persistent quant à la manière dont le gouvernement fonctionne. À ce jour, seule une femme a été nommée ministre, et al-Sharaa a effectué presque toutes les autres nominations directement.
De plus, des attaques violentes contre des groupes minoritaires ont été signalées ces derniers mois. En mars, des centaines de civils de la secte aléwite ont été tués lors de combats entre les nouvelles forces de sécurité et des partisans d'Assad.
Le retrait de HTS de la liste des organisations terroristes par les États-Unis pourrait marquer un tournant dans les relations internationales de la Syrie. Cependant, le pays doit faire face à de nombreux défis internes, y compris la violence et les tensions entre différentes factions. L'avenir de la Syrie reste incertain, mais les développements récents ouvrent la voie à de nouvelles opportunités.