Ahmad, un ancien employé militaire afghan, vit dans la peur depuis des années. Il craint d'être retrouvé par les Talibans, qui ont pris le pouvoir en 2021. En raison de cette situation, il ne peut ni travailler ni accéder aux soins médicaux, dépendant des dons d'amis à l'étranger pour survivre. Son fils de 12 ans ne peut pas aller à l'école.
Ahmad espérait une réinstallation en tant que réfugié aux États-Unis, mais le processus a été suspendu par l'administration Trump. Récemment, il a appris que le président Trump avait signé un nouvel ordre interdisant l'entrée aux détenteurs de passeports afghans, invoquant des menaces à la sécurité nationale.
Cette interdiction a été mise en œuvre lundi, bloquant l'entrée aux Afghans et à d'autres pays, dont sept d'Afrique. L'interdiction souligne que l'Afghanistan est considéré comme un groupe terroriste désigné par le gouvernement américain. De plus, le pays n'a pas d'autorité centrale compétente pour délivrer des passeports.
La situation des Afghans est compliquée par les restrictions imposées par le gouvernement taliban, qui interprète strictement la loi islamique. Les droits des femmes sont particulièrement touchés, avec des restrictions sur l'éducation et la liberté de mouvement. L'ONU a qualifié cela d'apartheid de genre.
Environ 200 000 Afghans ont été réinstallés depuis le retrait chaotique des troupes américaines, mais des dizaines de milliers d'autres attendent toujours une décision. Beaucoup ont fui vers le Pakistan, où la situation devient de plus en plus précaire.
Samira, qui se trouve actuellement au Pakistan, a exprimé son désespoir face à l'incertitude de son avenir. Elle a déclaré : "Retourner en Afghanistan n'est pas une option pour nous." Cette situation est d'autant plus difficile pour les enfants, qui ont déjà perdu des années d'éducation.
Il existe des exceptions à l'interdiction, notamment pour ceux qui ont travaillé directement avec l'armée américaine. Cependant, Ahmad ne remplit pas les critères pour un visa spécial, ce qui le laisse dans une situation désespérée.
Mojo, un autre Afghan, a réussi à atteindre les États-Unis grâce à son travail avec l'armée, mais il s'inquiète pour sa sœur restée en Afghanistan. Ils ont tous les deux passé les vérifications nécessaires, mais se retrouvent bloqués par l'interdiction.
Le bannissement affecte également ceux qui ne cherchent pas à se réinstaller, comme Zarifa Ghafari, qui étudie aux États-Unis. Elle a ressenti une pression immense pour retourner rapidement avant le début de l'interdiction.
Shawn VanDiver, d'AfghanEvac, a souligné que cette politique trahit la promesse faite aux Afghans. "Ceux qui ont risqué leur vie pour soutenir la démocratie sont laissés pour compte," a-t-il déclaré.
La situation des Afghans face à l'interdiction de voyage de Trump est tragique. Ils vivent dans la peur, avec peu d'espoir d'un avenir meilleur. Les restrictions imposées par les Talibans et les politiques américaines compliquent davantage leur quête de sécurité et de stabilité.