Le début de l'été pourrait annoncer des problèmes pour les fermes et les usines en Inde. Selon les données de l'agence météorologique indienne, le mois dernier a été le février le plus chaud en 125 ans. Ce changement climatique rapide a des répercussions sur divers secteurs, notamment l'agriculture et l'industrie textile.
Nitin Goel, un fabricant de vêtements à Ludhiana, témoigne des effets de cette chaleur précoce. Son entreprise, spécialisée dans les vestes et les pulls, a vu ses ventes chuter de 10 % cette saison. "Nous avons dû commencer à produire des t-shirts au lieu de vêtements d'hiver", a-t-il déclaré. Cette situation difficile pousse les entreprises à s'adapter rapidement.
Les clients de détail, quant à eux, hésitent à finaliser leurs commandes confirmées. En conséquence, Goel doit offrir des réductions plus importantes pour attirer des acheteurs. "Les grands détaillants n'ont pas récupéré les marchandises malgré les commandes", a-t-il ajouté. Cela a conduit certains petits commerces à fermer leurs portes.
À Devgad, sur la côte ouest de l'Inde, la chaleur a gravement affecté les vergers de mangues Alphonso. Vidyadhar Joshi, un agriculteur, estime que la production pourrait atteindre seulement 30 % du rendement normal cette année. "Nous pourrions subir des pertes", a-t-il déclaré, en raison des dépenses accrues en irrigation et en engrais.
Les vagues de chaleur menacent également les cultures essentielles comme le blé, les pois chiches et le colza. Bien que le ministre de l'Agriculture ait minimisé ces préoccupations, des experts indépendants prévoient une baisse des rendements similaire à celle de 2022, où les vagues de chaleur avaient réduit les récoltes de 15 à 25 %.
Les économistes s'inquiètent de l'impact des températures en hausse sur la disponibilité de l'eau pour l'agriculture. Les niveaux des réservoirs dans le nord de l'Inde ont chuté à 28 % de leur capacité. Cela pourrait affecter la production de fruits et légumes, ainsi que le secteur laitier, qui a déjà connu une baisse de la production de lait allant jusqu'à 15 %.
Ces défis pourraient entraîner une hausse de l'inflation, menaçant l'objectif de 4 % du gouvernement. La croissance du PIB, soutenue par une consommation rurale accrue, pourrait également être compromise. Les investissements privés n'ont pas encore repris, ce qui rend la situation encore plus délicate.
Face à ces défis, des think tanks comme Ceew soulignent la nécessité de mesures urgentes. Cela inclut l'amélioration des infrastructures de prévision météorologique, l'assurance agricole et l'adaptation des calendriers de culture. L'Inde, en tant que pays principalement agricole, est particulièrement vulnérable au changement climatique.
Selon Ceew, trois districts indiens sur quatre sont des zones sensibles aux événements extrêmes. Le pays pourrait perdre environ 5,8 % de ses heures de travail quotidiennes d'ici 2030, ce qui aurait un impact économique significatif. Sans action rapide, l'Inde risque un avenir où les vagues de chaleur menacent à la fois la vie et la stabilité économique.
En résumé, les vagues de chaleur précoces en Inde ont des conséquences dévastatrices sur l'agriculture et l'industrie. Les producteurs de vêtements et les agriculteurs doivent s'adapter à un climat en mutation rapide. Des mesures immédiates sont essentielles pour atténuer ces impacts et garantir un avenir durable pour le pays.