Un juge fédéral a ordonné vendredi à l'administration Trump de libérer une étudiante de l'Université de Tufts, détenue depuis plus de six semaines dans un centre d'immigration en Louisiane. Cette détention a eu lieu après qu'elle ait coécrit un article d'opinion critiquant la réponse de son école à la guerre d'Israël à Gaza.
Rumeysa Ozturk, étudiante en doctorat à Tufts, est au centre d'un des cas les plus médiatisés liés à la campagne de Donald Trump visant à déporter des militants pro-palestiniens sur les campus américains. Le juge William Sessions a accordé la liberté sous caution à Ozturk lors d'une audience à Burlington, Vermont.
Le 25 mars, Ozturk a été arrêtée par des agents de la loi en civil dans la banlieue de Boston. Cette arrestation a été filmée et est devenue virale. Les autorités ont justifié la révocation de son visa étudiant par l'article qu'elle a coécrit dans le journal étudiant de Tufts, où elle critiquait la réponse de l'école aux appels des étudiants pour désinvestir des entreprises liées à Israël.
Ses avocats de l'American Civil Liberties Union ont soutenu que son arrestation était illégale et visait à la punir pour son expression, protégée par le Premier Amendement de la Constitution américaine. Ils ont également affirmé que cette détention avait pour but de décourager d'autres voix critiques.
Ozturk, âgée de 30 ans et boursière Fulbright, a été transférée dans un centre de détention à Basile, Louisiane, malgré une demande de son avocat pour qu'elle reste dans l'État. Un juge du Massachusetts avait ordonné qu'elle ne puisse pas être déplacée sans un préavis de 48 heures.
Malgré cela, elle a été transférée et a subi des crises d'asthme aggravées par les conditions de détention. Lors de l'audience, elle a expliqué au juge que ces crises étaient plus fréquentes et plus graves que jamais auparavant, en raison de l'environnement stressant de sa détention.
La décision du juge Sessions de transférer le cas à Vermont a été motivée par des préoccupations constitutionnelles significatives soulevées par Ozturk. Un tribunal d'appel fédéral a également ordonné son transfert à Vermont d'ici le 14 mai, mais l'audience de caution a été maintenue pour permettre à Ozturk de comparaître à distance.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la liberté d'expression et la sécurité des étudiants sur les campus américains. Les avocats d'Ozturk espèrent que cette décision marquera un tournant dans la lutte contre la répression des voix critiques.
La libération de Rumeysa Ozturk représente une victoire importante pour la défense des droits civiques et la liberté d'expression. Alors que son cas continue d'évoluer, il met en lumière les tensions croissantes sur les campus universitaires concernant les questions liées à la Palestine et à la critique d'Israël. Les implications de cette affaire pourraient avoir des répercussions durables sur la manière dont les voix dissidentes sont traitées aux États-Unis.