Depuis quelques semaines, de nombreux étudiants étrangers vivant aux États-Unis assistent à une série d'événements troublants sur leurs réseaux sociaux. Des agents en civil apparaissent sans préavis pour arrêter des étudiants et les emmener dans des voitures non marquées vers des centres de détention. Ces arrestations, souvent filmées, soulèvent de vives inquiétudes parmi la communauté universitaire.
Les étudiants arrêtés n'ont pas été confrontés à des accusations criminelles. Ils semblent plutôt avoir été ciblés en raison de leur participation à des protestations pro-palestiniennes sur les campus. L'administration Trump a déclaré à plusieurs reprises que les visas sont un "privilège" pouvant être révoqué à tout moment pour diverses raisons.
Selon un suivi d'Inside Higher Ed, plus de 1 000 étudiants internationaux ou diplômés récents ont vu leur visa révoqué ou leur statut légal modifié. Pour beaucoup, les raisons exactes de ces révisions sont inconnues. Les universités n'en prennent souvent connaissance qu'en consultant une base de données gouvernementale.
Cette combinaison d'arrestations ciblées et de rapports de révisions massives de visas a plongé les campus dans l'angoisse. Des étudiants et des enseignants expriment leur peur, certains affirmant : "Je pourrais être le prochain".
Un étudiant de l'Université de Georgetown, qui a écrit des articles sur Israël et la guerre à Gaza, a commencé à porter une carte listant ses droits constitutionnels. Un autre étudiant au Texas a déclaré avoir peur de sortir même pour faire des courses. Ces craintes sont exacerbées par des chercheurs à l'étranger qui refusent de revenir aux États-Unis.
La situation est si préoccupante que de nombreux étudiants ont demandé l'anonymat par crainte de devenir des cibles. Les signes "protégez nos étudiants" affichés sur les portes des toilettes à Georgetown illustrent un climat de peur croissant.
Les groupes de défense des droits civiques ont protesté contre ces détentions, les qualifiant de violations des droits constitutionnels. Les étudiants affirment qu'ils sont ciblés non pas pour des actes criminels, mais pour leur discours politique concernant la guerre à Gaza et le soutien des États-Unis à Israël.
Le gouvernement américain justifie ces actions en affirmant qu'il s'attaque à ceux qui participent à des activités contraires aux intérêts nationaux des États-Unis. Cette approche a suscité des préoccupations quant à la liberté d'expression sur les campus.
Les universités sont également visées à un niveau institutionnel. Récemment, le gouvernement a gelé plus de 2 milliards de dollars de financement pour l'Université Harvard, après que celle-ci a refusé de se conformer à des demandes jugées inacceptables.
Les professeurs de Georgetown, comme Nader Hashemi, estiment que l'objectif principal du gouvernement est de faire taire la dissidence en intimidant les étudiants. Certains étudiants se préparent même à une arrestation soudaine, renforçant ainsi un sentiment de vulnérabilité sur les campus.
La situation des étudiants étrangers aux États-Unis est devenue alarmante. Les révisions de visas, les détentions et l'atmosphère de peur créent un climat difficile pour les étudiants et les universités. Les répercussions de ces actions sur la liberté d'expression et la diversité des opinions pourraient avoir des effets durables sur la communauté universitaire.