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« On Est Tellement Peu à Venir D’un Milieu Défavorisé Qu’on Est Honteux » : La Vie Quotidienne Difficile Des Étudiants Précaires En Médecine

Publié le : 5 mai 2025

Les défis des étudiants en médecine

Les étudiants précaires en médecine rencontrent de nombreuses difficultés. Kylian, un étudiant de 20 ans à Aix Marseille Université, a perdu 12 kg depuis le début de ses études. Il avoue : « Pour faire des économies, je loupe des repas ou je ne mange que le midi au Crous. » L’argent est une préoccupation constante pour lui.

Comme Kylian, d'autres étudiants comme Rachel, Capucine et Aurélie survivent dans un environnement difficile. Leur rêve est de devenir médecin, mais ils doivent faire face à des obstacles financiers. Contrairement à 59 % de leurs camarades, ils viennent de milieux sociaux moins favorisés.

Des dépenses qui s’accumulent

Dès la première année de PASS, Kylian s’inscrit en prépa pour maximiser ses chances. Il a payé 4 000 euros l'année, sans aide significative de ses parents. Avec sa mère au chômage et son père en arrêt, il doit emprunter 20 000 euros pour couvrir ses dépenses essentielles.

Rachel, boursière échelon 6, reçoit 550 euros par mois, ce qui ne suffit qu'à peine à couvrir son logement et ses repas. Lors de son intégration, elle ressent une exclusion financière, devant se priver pour participer à des événements coûteux.

Un sujet tabou en médecine

La précarité parmi les étudiants en médecine est un sujet délicat. En moyenne, seulement 40 % des étudiants en médecine sont boursiers. Les étudiants de milieux défavorisés se sentent souvent isolés et honteux de leur situation. Capucine exprime son incompréhension face aux dépenses de ses camarades.

La pression financière affecte leur santé mentale. Capucine, par exemple, se sent épuisée et a dû commencer un traitement. Rachel, quant à elle, cache sa situation, craignant le jugement de ses pairs. « On est si peu à venir d’un milieu défavorisé qu’on est honteux », confie-t-elle.

Des expériences traumatisantes

Aurélie, en cinquième année, a dû se rendre à la banque alimentaire, une expérience très stigmatisante. Elle se souvient de la honte de croiser une camarade. Malgré les défis, elle a persévéré et a finalement intégré les études de médecine après plusieurs échecs.

Elle vit actuellement avec environ 1 100 euros par mois, mais doit constamment prouver ses besoins financiers au Crous. « Je n’ai aucune intimité et zéro loisir », déclare-t-elle, soulignant les sacrifices nécessaires pour continuer ses études.

Devenir médecin, coûte que coûte

Malgré les obstacles, ces étudiants restent déterminés à devenir médecins. Aurélie, avec une moyenne de 14, ne laisse pas ses soucis affecter ses résultats scolaires. « Je veux juste être médecin, quelle que soit la spécialité », affirme-t-elle avec conviction.

Kylian, optimiste, a réussi à intégrer les études de médecine après sa première année. Il est désormais tuteur dans une prépa gratuite pour aider d'autres étudiants. « J’ai tout fait pour réussir, le travail c’est ma rage et ça a payé », conclut-il.

Conclusion

Les étudiants en médecine issus de milieux précaires font face à de nombreux défis financiers et sociaux. Leur détermination à devenir médecins, malgré les difficultés, témoigne de leur résilience. Ces témoignages soulignent la nécessité d'une plus grande solidarité et d'un soutien accru pour ces futurs professionnels de santé.

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