Le vote d'aujourd'hui sur l'aide à mourir est extrêmement significatif. Il semble désormais très probable que cette pratique soit introduite en Angleterre et au Pays de Galles. Le vote des députés pour approuver le projet de loi de Kim Leadbeater est sans doute le plus important concernant l'autonomie corporelle depuis la légalisation de l'avortement en Grande-Bretagne en 1967.
Dans la chaleur accablante de Parliament Square à Londres, des centaines de manifestants ont exprimé leurs opinions, tant pour que contre l'aide à mourir. Les émotions étaient palpables, avec des personnes portant des photos de proches décédés dans la douleur, tandis que d'autres exprimaient leurs inquiétudes pour les plus vulnérables de la société.
Le projet de loi sur les malades en phase terminale (Fin de vie) sera maintenant soumis aux Lords, où il passera plusieurs mois à subir le même examen minutieux que devant les députés. Plus tard cette année, autour d'octobre, le projet de loi reviendra à la Chambre des communes pour d'éventuels changements à voter, puis il pourrait être envoyé pour assentiment royal.
Le gouvernement a indiqué qu'il pourrait falloir jusqu'à quatre ans pour mettre en place un service d'aide à mourir, ce qui signifie que la première mort médicalement assistée pourrait ne pas avoir lieu avant 2029 ou même 2030. Le ministre de la Santé, Stephen Kinnock, a précisé que ce délai était nécessaire pour garantir une mise en œuvre sûre et efficace de ce service entièrement nouveau.
Selon les propositions, des adultes mentalement compétents et en phase terminale en Angleterre et au Pays de Galles, ayant une espérance de vie de moins de six mois, seraient éligibles à une mort assistée. Ils devraient faire deux déclarations distinctes, signées et témoins, sur leur souhait clair et informé de mourir, et satisfaire deux médecins indépendants qu'ils sont éligibles et n'ont pas été contraints.
Il y aurait au moins un délai de sept jours entre chaque évaluation. La demande serait ensuite examinée par un panel multidisciplinaire comprenant un psychiatre, un travailleur social et un avocat. Si le panel approuve la demande, il y aurait une période de réflexion de 14 jours, pouvant être réduite à 48 heures si le patient est susceptible de mourir dans un mois.
Si la législation est adoptée, le secrétaire à la Santé, Wes Streeting, sera tenu de mettre en place un service d'aide à mourir sous le NHS. Cela implique de s'assurer que les médecins formés évaluent la capacité des patients et détectent toute pression ou coercition, tout en créant des garanties pour les personnes ayant des handicaps d'apprentissage.
Le projet de loi Leadbeater propose un système supervisé par un commissaire à l'aide à mourir, qui sera un juge senior en activité ou à la retraite. Ce commissaire sera chargé de nommer les membres des panels d'examen et de surveiller l'application de la loi.
Dans d'autres pays ayant légalisé l'aide à mourir, l'euthanasie est permise, où un médecin ou une infirmière administre la dose létale. Des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont adopté cette pratique, mais elle est perçue comme un pas trop loin par de nombreux partisans de l'aide à mourir ici.
Une évaluation d'impact a estimé qu'il pourrait y avoir entre 1 042 et 4 559 décès assistés dans la dixième année suivant l'entrée en vigueur de la loi. Quel que soit le sort du projet de loi Leadbeater dans les mois à venir, l'aide à mourir est en route vers les îles britanniques.
Le débat sur l'aide à mourir reste polarisé et suscite des opinions divergentes. Les partisans affirment que cela donne de l'autonomie aux patients, tandis que les opposants considèrent cela comme un risque pour les plus vulnérables. Quelle que soit l'issue de ce projet de loi, les discussions continueront d'évoluer.