La Justice a ordonné le desalojo d'un campement irrégulier de travailleurs marocains situé sur la propriété privée d'El Uno, à Níjar (Almería). Actuellement, environ 60 personnes, dont 9 enfants, résident dans cette zone. Les ONG locales alertent sur la situation critique de ces familles.
Les conditions de vie dans ce camp sont précaires et soulèvent des préoccupations majeures. La décision de justice stipule que les habitants doivent quitter les lieux avant le 25 février à 9h40. Les biens laissés derrière seront considérés comme abandonnés.
La situation des enfants est particulièrement alarmante. Ces mineurs, qui sont scolarisés dans la région, risquent d'être déplacés sans solution claire. Le plus jeune d'entre eux n'a qu'un an et demi, ce qui rend la situation encore plus préoccupante.
Le Défenseur du Peuple Andalou a demandé au maire de Níjar d'agir rapidement pour éviter que ces familles ne se retrouvent à la rue. Il insiste sur la nécessité de prioriser les familles avec des enfants à charge dans la recherche de solutions.
En réponse à une plainte du Service Jesuite aux Migrants (SJM), le Défenseur rappelle l'importance du Plan Stratégique pour l'éradication des asentamientos informales en Andalousie, visant à fournir des alternatives aux personnes vivant dans ces conditions.
La Diocèse d'Almería a également exprimé son indignation face à la situation. Dans un communiqué, plusieurs organisations, dont Cáritas, dénoncent un "atropello de derechos" pour ces migrants. Elles soulignent le manque de sensibilité des administrations face à cette crise humanitaire.
La Plataforma Derecho a Techo considère inacceptable que ces familles soient expulsées sans alternative. Beaucoup d'entre elles ont vécu des années dans ces conditions et sont prêtes à payer un loyer, mais ne trouvent aucune option accessible.
Les ONG rappellent que le maire de Níjar n'a pas respecté ses promesses d'offrir des alternatives après le desalojo du camp de Walili en janvier 2023. Actuellement, les familles sont laissées à elles-mêmes, sans protection des services sociaux.
Les organisations exigent l'utilisation des 62 logements construits pour reloger les familles de Walili, qui restent vides à ce jour. Elles pointent également du doigt la patronale agricole COEXPHAL pour ne pas fournir un hébergement digne à ses travailleurs.
Selon un rapport d'Andalucía Acoge, il existe 44 camps similaires à Níjar, abritant environ 1 200 personnes, dont 83 enfants. Ces familles vivent dans une situation de "très grande exclusion". La montée des loyers touristiques aggrave la crise du logement accessible, touchant toute la classe ouvrière.
Fernando Sañudo, porte-parole de Podemos Níjar, a déclaré que le conseil municipal dispose de fonds pour l'action sociale, mais ne les utilise pas pour aider ces personnes. Il exige que les logements vides soient mis à disposition pour ceux qui en ont besoin.
La situation des travailleurs migrants à Níjar est critique. Les expulsions sans alternatives et le manque de soutien des autorités mettent en péril des vies, en particulier celles des enfants. Il est urgent que les administrations agissent pour garantir des droits fondamentaux et un logement décent à ces familles.