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Une « escalade effroyable » : Au moins 975 personnes exécutées en Iran en 2024

Publié le : 20 février 2025

Exécutions en Iran en 2024

En 2024, l'Iran a enregistré un nombre alarmant de 975 exécutions, dont 31 étaient des femmes. Ce chiffre représente une augmentation significative par rapport aux années précédentes. Selon un rapport publié par deux ONG, cette situation est qualifiée d'« extrêmement choquante » et d'« escalade effroyable ». Il est fort probable que ce chiffre soit sous-estimé, car 90 % des exécutions ne sont pas rendues publiques.

Le rapport, élaboré par Iran Human Rights (IHR) et Ensemble contre la peine de mort (ECPM), souligne que de nombreux témoignages ont été rassemblés pour étayer ces données. Environ quarante cas d'exécutions présumées n'ont pas pu être inclus, faute de suffisantes sources. Les auteurs du rapport affirment que la peine de mort constitue un outil de répression politique majeur pour le régime iranien.

Contexte des exécutions

Le directeur d'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, met en lumière le fait que le peuple iranien représente la plus grande menace pour le régime. En conséquence, jusqu'à cinq à six exécutions ont lieu chaque jour. Ces exécutions font partie d'une guerre menée par la République islamique contre son propre peuple pour maintenir son emprise sur le pouvoir, surtout après les manifestations de 2022-2023.

Les exécutions de 2024 ont principalement concerné des crimes liés à la drogue, mais aussi des meurtres et des viols. Des accusations vagues comme « corruption sur terre » ou « rébellion » sont également utilisées pour cibler les dissidents. Cela montre à quel point le régime utilise la peine de mort pour étouffer toute contestation.

Cas spécifiques d'exécutions

Parmi les exécutions, plusieurs concernent des personnes qui étaient mineures au moment des faits. Par exemple, Mehdi Jahanpour, arrêté à l'âge de 16 ans pour meurtre, a été exécuté à 22 ans. Cela soulève des questions éthiques sur l'application de la peine de mort, surtout pour les jeunes.

En outre, Téhéran a exécuté 10 hommes en lien avec la contestation « Femme, Vie, Liberté », qui a débuté après la mort de Mahsa Amini en détention. Cela démontre comment le régime utilise la peine de mort pour réprimer les voix dissidentes et maintenir son pouvoir.

Pratiques d'exécution

La majorité des exécutions en Iran se font par pendaison, souvent à l'abri des regards. Les prisons sont généralement le lieu de ces exécutions, bien que certaines aient eu lieu en public. Le rapport souligne également que les condamnés sont souvent privés d'accès à leurs avocats, ce qui soulève des préoccupations sur le respect des droits humains.

De plus, le rapport dénonce l'usage « systématique » de la torture physique et psychologique pour obtenir des aveux. Ces aveux sont fréquemment la base sur laquelle les juges déclarent les accusés coupables, ce qui remet en question l'intégrité du système judiciaire iranien.

Conclusion

La situation des droits humains en Iran, notamment en ce qui concerne la peine de mort, est alarmante. Les chiffres d'exécutions en 2024 révèlent une tendance inquiétante et un usage de la répression politique. Les ONG continuent de documenter ces violations, espérant un changement dans la perception et le traitement de ces questions par la communauté internationale.

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