La Ley de l'Amnistie revient sur le devant de la scène politique et juridique. En effet, un Tribunal Constitutionnel, dirigé par Cándido Conde Pumpido, a décidé de lui accorder une légitimité. Cette décision soulève des interrogations sur les motivations du gouvernement de Pedro Sánchez et sur la constitutionnalité de cette norme.
Le projet de décision, rédigé par Inmaculada Montalbán, évite de traiter les raisons qui ont poussé le gouvernement à changer d'avis sur l'inconstitutionnalité de la mesure. Il élude également la question de l'arbitraire des pouvoirs publics, comme stipulé dans l'article 9.3 de la Constitution. De plus, la loi a été élaborée en collaboration avec ses bénéficiaires, ce qui soulève des doutes sur son impartialité.
Le professeur émérite de Droit Pénal, Enrique Gimbernat, conteste l'idée que cette loi ait été adoptée pour l'intérêt général. Selon lui, « toute l'Espagne sait que cela a été fait par nécessité de votes ». Ce commentaire met en lumière la nature politique de cette décision, qui semble davantage motivée par des considérations de pouvoir que par un véritable désir de réconciliation nationale.
Des experts en Droit, comme Tomás Ramón Fernández, soulignent que la réalité est « terca » et que la Constitution « ne prévoit pas l'amnistie ». Lors d'une réunion au Sénat, il a insisté sur le fait que le débat devait se concentrer sur la place de l'amnistie dans la Constitution espagnole. Il a affirmé que « tout le reste est du fourrage », soulignant l'absence d'une base juridique solide pour justifier cette loi.
Fernández a également critiqué l'argument selon lequel le législateur peut faire tout ce que la Constitution ne prohibe pas. Il a affirmé que si l'amnistie avait été souhaitée, elle aurait dû être explicitement mentionnée dans le texte constitutionnel. Cette position met en évidence l'importance d'une interprétation stricte des lois et des droits des citoyens.
La professeure de Droit Constitutionnel, Teresa Freixes, partage cette analyse. Elle considère que le projet de loi tente de masquer son manque de fondement théorique et de principes constitutionnels. Selon elle, cette précipitation pourrait également influencer le jugement du Tribunal de Justice de l'Union Européenne sur les questions en suspens.
Freixes insiste sur le fait que la Constitution ne prévoit pas l'amnistie. Pour elle, l'interdiction explicite des grâces générales dans la Constitution implique que l'amnistie est également prohibée. Cela renforce l'idée que la législation doit être interprétée de manière rigoureuse et précise.
La Ley de l'Amnistie soulève des débats intenses parmi les experts en Droit. La légitimité de cette loi est mise en question, tant sur le plan constitutionnel que sur celui de son intention réelle. Les arguments avancés par des juristes éminents soulignent la complexité de la situation et l'importance d'une approche rigoureuse face à des décisions qui pourraient avoir des conséquences profondes sur la société espagnole.