Les projets de l'administration Trump pour des déportations massives incluent désormais la Libye, un développement surprenant compte tenu du traitement controversé des migrants dans ce pays d'Afrique du Nord. Cette initiative soulève des questions sur l'historique tendu entre les États-Unis et la Libye.
Le juge fédéral Brian Murphy a émis un ordre restreignant les déportations de migrants vers la Libye. Ce jugement fait suite à des rapports indiquant que l'administration Trump envisageait d'envoyer des migrants dans ce pays pour la première fois. Murphy a rappelé l'importance d'évaluer les risques de persécution ou de torture avant de procéder à de telles déportations.
Les avocats des droits des migrants ont signalé que des individus originaires de plusieurs pays, dont les Philippines et le Vietnam, pourraient être concernés par ces déportations. Cependant, le nombre exact de migrants concernés reste incertain.
Le gouvernement libyen a rejeté l'idée d'utiliser son territoire comme destination pour les déportations sans son consentement. Il a également précisé qu'il n'y avait eu aucune coordination avec les États-Unis à ce sujet. Cette position a été soutenue par l'Armée nationale libyenne de Khalifa Haftar, qui a déclaré que l'accueil de migrants déportés des États-Unis violait la souveraineté du pays.
La Libye est devenue un point névralgique pour les flux migratoires mondiaux. De nombreux migrants tentent de traverser la Méditerranée dans des conditions périlleuses. Les données des Nations Unies montrent que plus de la moitié des décès documentés en mer entre avril 2023 et avril 2024 provenaient de migrants ayant quitté la Libye.
Les conditions dans les centres de détention libyens sont souvent décrites comme inhumaines. Des rapports font état de trafic, de torture et d'autres abus dans ces installations. Le Haut-Commissaire des droits de l'homme de l'ONU, Volker Turk, a affirmé que ces violations se produisent à grande échelle.
Des fosses communes contenant les corps de migrants ont été découvertes, témoignant de la gravité de la situation. En 2019, un bombardement a tué au moins 53 migrants dans un centre de détention à Tajoura, illustrant le danger constant auquel ils sont confrontés.
Le Département d'État américain a récemment souligné les conditions carcérales sévères en Libye. Malgré cela, l'administration Trump cherche à élargir les pays vers lesquels elle pourrait déporter des migrants. Le secrétaire d'État, Marco Rubio, a déclaré que « plus on s'éloigne de l'Amérique, mieux c'est ».
En moins de quatre mois, les États-Unis ont déjà déporté des migrants vers plusieurs pays d'Amérique centrale. Cette politique suscite des critiques de la part des démocrates et des défenseurs des droits des migrants, qui s'inquiètent des conséquences de telles actions.
Les projets de déportation vers la Libye soulèvent des préoccupations majeures concernant le traitement des migrants. Les réactions de la Libye et les restrictions judiciaires aux États-Unis illustrent la complexité de cette situation. La communauté internationale doit surveiller de près ces développements pour protéger les droits des migrants.