Les étudiants précaires font face à des défis quotidiens. Beaucoup d'entre eux peuvent bénéficier de distributions alimentaires, mais ne s'y rendent pas, souvent à cause d'un manque d'information ou de honte. Une enquête récente de l'INJEP, menée par Anne-Cécile Caseau, révèle des réalités inquiétantes sur leur quotidien.
Pour les étudiants, la précarité est définie comme une insécurité sociale liée à des conditions de vie dégradées. La principale cause de cette précarité est l'argent. Rayan, un étudiant de 19 ans, explique : « Pour moi, la précarité étudiante, c’est quand on n’arrive pas à finir les fins de mois. » Cette situation crée une spirale d'isolement social, comme le souligne Violette, en master 1.
Anne-Cécile Caseau insiste sur le fait que la précarité est vécue comme une incertitude permanente. Les étudiants doivent constamment jongler avec des ressources financières insuffisantes. Les aides familiales représentent 41 % de leurs ressources, mais cette aide est souvent absente ou insuffisante.
Le logement est un enjeu central pour les étudiants. Pour quitter le domicile familial, il faut pouvoir payer un loyer chaque mois. Cependant, ceux qui restent chez leurs parents doivent également faire face à des trajets longs, surtout en Île-de-France. Cela engendre de la fatigue et des difficultés supplémentaires.
Une fois qu'un étudiant trouve un logement, le loyer devient une source majeure d'inquiétude. Morgane, en M1, raconte ses angoisses liées à la non-réception de l'APL, ce qui la plonge dans une situation de stress intense. Les arbitrages financiers deviennent alors inévitables.
Les étudiants doivent souvent choisir entre différentes dépenses. Par exemple, ils peuvent décider de sauter un repas pour économiser. Anne-Cécile Caseau explique que lorsque l'argent manque, la première chose à faire est de renoncer à des repas. Certains étudiants vont même jusqu'à voyager pour acheter de la nourriture moins chère.
Les dépenses liées aux biens de première nécessité sont également un sujet de préoccupation. Anne-Cécile Caseau évoque la précarité menstruelle, où des étudiants doivent choisir entre acheter des pâtes ou des serviettes menstruelles. Ces choix difficiles illustrent la réalité quotidienne des étudiants précaires.
La précarité a un impact significatif sur les loisirs et les interactions sociales. Les étudiants réduisent leurs dépenses liées aux loisirs, ce qui rend difficile la création et l'entretien de liens sociaux. Ils se tournent vers des activités gratuites, mais cela peut les isoler davantage, surtout pour ceux vivant en périphérie.
Le manque de ressources entraîne une réduction des activités sociales, ce qui affecte leur bien-être émotionnel. Les étudiants à Paris ont accès à plus d'opportunités que ceux en périphérie, renforçant ainsi le sentiment d'isolement de ces derniers.
La précarité étudiante est une réalité alarmante qui nécessite une attention urgente. Les étudiants font face à des défis financiers, sociaux et émotionnels qui impactent leur vie quotidienne. Il est crucial de sensibiliser à ces enjeux et d'améliorer l'accès aux aides disponibles pour soutenir ces jeunes en difficulté.