La bonne santé du marché du travail et la réduction du chômage ne se traduisent pas par des économies pour l'État. Au contraire, la facture du chômage augmente chaque mois, notamment en raison des salaires plus élevés et de l'amélioration des prestations mises en place par le gouvernement ces dernières années.
Actuellement, la prestation moyenne pour les chômeurs dépasse les 1.000 euros mensuels. Chaque chômeur coûte au Service Public de l'Emploi (Sepe) près de 1.300 euros par mois. Cette situation a débuté en novembre 2024, lorsque le seuil des 1.000 euros a été franchi pour la première fois.
Les chômeurs percevant une prestation contributive ont vu leur montant moyen grimper à 1.014,5 euros en février 2025. Ce chiffre représente une hausse de 30 euros par rapport à février 2024, soit une augmentation de 3%. En tenant compte des cotisations versées par le Sepe à la Sécurité Sociale, le coût moyen par bénéficiaire atteint 1.299,54 euros.
Cette augmentation de 19% en un an dépasse largement la croissance du dépense totale. En février, la masse salariale s'élevait à 2.185,2 millions d'euros, marquant une hausse de 7,8% par rapport à l'année précédente, malgré une baisse du nombre de bénéficiaires.
Le nombre de bénéficiaires de prestations a diminué, se chiffrant à plus de 1,7 million de chômeurs, soit une baisse de 9% par rapport à février de l'année dernière. En 2019, ce chiffre était de 1,9 million, ce qui montre une réduction significative. À cette époque, la masse salariale coûtait moins de 1.600 millions d'euros.
Les chômeurs de 2019 percevaient en moyenne 827 euros, soit 187 euros de moins qu'actuellement. Cette évolution entre l'amélioration du chômage et l'augmentation des dépenses s'explique par plusieurs facteurs, notamment la hausse des salaires utilisés pour le calcul des prestations.
Le ministère du Travail souligne plusieurs raisons de cette augmentation. Premièrement, les salaires qui servent de base au calcul des prestations ont augmenté. Deuxièmement, la réforme du Parti Populaire a été inversée, augmentant la prestation à 60% de la base réglementaire à partir du sixième mois.
De plus, les collectifs éligibles aux prestations ont été élargis, et un Complément de Soutien à l'Emploi a été instauré, permettant de cumuler la prestation avec une activité professionnelle. Ces mesures ont contribué à l'augmentation des coûts.
Fernando Luján, vice-secrétaire général de la politique syndicale de l'UGT, insiste sur l'importance de l'augmentation des salaires pour le calcul des prestations. Il souligne que cette hausse salariale est conforme aux accords récents et à l'augmentation continue du salaire minimum.
Cette inflation salariale explique l'augmentation des prestations d'environ 3% par an. Cependant, tant le coût moyen par bénéficiaire que la masse salariale totale augmentent beaucoup plus rapidement, en raison des hausses de cotisations pour financer les retraites de la génération du baby-boom.
En résumé, malgré une amélioration du marché de l'emploi, les dépenses liées aux prestations de chômage continuent d'augmenter. Le Sepe fait face à un déficit en raison de l'insuffisance des revenus pour couvrir la forte augmentation des dépenses. Selon l'AIReF, ces dépenses devraient rester à 1,2% du PIB jusqu'en 2050, malgré la baisse du chômage, en raison de l'amélioration de l'économie et de la revalorisation des prestations.