
La famille d'Alejandro Carranza, un Colombien porté disparu, cherche désespérément des réponses après une frappe américaine sur un bateau soupçonné de trafic de drogue. Lizbeth Perez, sa nièce, se souvient de son dernier échange avec lui en septembre. "C'était un homme gentil, un bon père et un ami", dit-elle, visiblement inquiète.
Alejandro a quitté sa famille le matin du 14 septembre pour prendre la mer comme à son habitude. Selon son cousin Audenis Manjarres, il est parti de La Guajira, une région voisine du Venezuela. Le lendemain, le président américain Donald Trump a annoncé qu'une frappe avait ciblé un navire parti du Venezuela, tuant trois personnes impliquées dans le trafic de drogue.
Depuis ce jour, Lizbeth n'a plus de nouvelles de son oncle. Ses cinq enfants ressentent l'absence de leur père, et la famille attend toujours des informations sur son sort. "Nous ne savons pas s'il était sur le bateau touché", déclare-t-elle, ajoutant qu'ils n'ont aucune preuve, hormis les actualités.
Les États-Unis ont intensifié leurs frappes contre des bateaux de trafic de drogue dans les Caraïbes depuis septembre, s'étendant ensuite au Pacifique. Selon les déclarations américaines, 83 personnes ont été tuées lors d'au moins 21 frappes. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, affirme que cette campagne vise à éliminer les narco-terroristes de l'hémisphère.
Cependant, ces actions ont suscité des critiques dans la région. Le président colombien Gustavo Petro a dénoncé les frappes, affirmant que des citoyens colombiens se trouvaient à bord du bateau touché. Il a même suggéré qu'Alejandro faisait partie des victimes, déclenchant des tensions avec la Maison Blanche.
Un avocat américain représentant la famille d'Alejandro, Daniel Kovalik, prévoit de poursuivre le gouvernement américain. Il souligne que le droit international interdit aux militaires de tuer des civils, sauf en cas de menace imminente. "Ces frappes sont des crimes contre l'humanité", déclare-t-il, insistant sur le fait que les personnes impliquées devraient être arrêtées et jugées.
Le gouvernement américain soutient qu'il est en conflit armé non international avec des cartels de drogue, ce qui lui permettrait d'agir en temps de guerre. Cependant, Kovalik conteste cette justification, affirmant que ces bateaux n'ont jamais attaqué les États-Unis.
À Taganga, des pêcheurs comme Juan Assis Tejeda, âgé de 81 ans, vivent dans la peur des frappes. Il pêche près de la frontière vénézuélienne et a remarqué des drones survolant la zone. "À tout moment, ils pourraient nous confondre avec des trafiquants", dit-il, inquiet pour sa sécurité.
Tejeda admet que certains pêcheurs s'impliquent dans le trafic de drogue en raison de la pauvreté, mais il préfère la tranquillité d'une vie honnête. "Je ne veux pas courir le risque de transporter des drogues", affirme-t-il, soulignant que la plupart des pêcheurs de la région partagent ses préoccupations.
Les frappes américaines ne visent pas seulement les petits bateaux, mais semblent également être une pression militaire sur le président vénézuélien Nicolás Maduro. Les États-Unis l'accusent de diriger une organisation criminelle, ce que Maduro dément fermement. Le département d'État américain envisage de désigner ce groupe comme une organisation terroriste étrangère.
Alors que les États-Unis évaluent leurs prochaines actions, les villages de pêcheurs de la côte caribéenne se demandent si la diplomatie ou la guerre est à l'horizon. Les tensions montent, et la situation reste incertaine pour ceux qui vivent dans cette région.
La famille d'Alejandro Carranza continue de chercher des réponses dans un contexte de violence croissante. Les frappes américaines soulèvent des questions sur la légalité et l'éthique de telles actions. La peur grandit parmi les pêcheurs, qui craignent d'être pris pour des trafiquants. La situation en Colombie et au Venezuela reste tendue, et l'avenir est incertain.