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Les familles des disparus ukrainiens craignent que la paix ne les ramène pas chez eux

Publié le : 8 juin 2025

Les familles ukrainiennes des disparus redoutent que la paix ne les ramène pas

Les familles ukrainiennes vivent une angoisse profonde face à l'incertitude entourant le sort de leurs proches disparus. Tatyana Popovytch, par exemple, a tout tenté pour retrouver son fils Vladislav, capturé par les Russes. Elle a parcouru les lieux où il aurait pu se trouver, sans succès. Après un mois de recherches, elle est restée dans le flou.

Un appel inattendu a cependant changé la donne. Serhii, un ancien prisonnier russe, a contacté Tatyana pour lui annoncer qu'il avait entendu la voix de son fils. Ce moment a apporté une lueur d'espoir à Tatyana, bien qu'elle soit consciente des dangers que Vladislav pourrait affronter en prison. "Je m'inquiète qu'il perde sa santé mentale là-bas," confie-t-elle.

Le nombre croissant de civils capturés

Les autorités ukrainiennes estiment que près de 16 000 civils ukrainiens sont toujours retenus dans des prisons russes. Ce chiffre ne prend pas en compte les plus de 20 000 enfants ukrainiens enlevés. Les familles de ces disparus craignent d'être oubliées dans les discussions de paix en cours.

Yulia Hripun, dont le père a été kidnappé, souligne que les discussions officielles ne portent pas sur le retour des civils. Elle a cofondé une organisation pour militer pour leur libération. "Les responsables ne semblent pas comprendre ce qui va se passer," explique-t-elle, évoquant ses échanges avec des représentants américains.

Les défis juridiques et les incertitudes

Le retour des civils capturés est compliqué par l'absence de mécanismes juridiques clairs. Dmytro Lubinets, le défenseur des droits de l'homme en Ukraine, admet qu'il n'y a pas de base légale pour leur retour. "Nous n'avons pas les moyens de les ramener," déclare-t-il sans détour.

La situation est aggravée par des accusations criminelles portées par la Russie contre certains captifs. "Imaginez ouvrir une enquête contre un civil ukrainien pour avoir résisté à l'invasion," s'inquiète Lubinets. Cela complique encore davantage la possibilité de négociations pour leur libération.

Les espoirs et les craintes des familles

Les familles, comme celle de Petro Sereda, vivent dans l'attente et l'espoir. Son fils Artym a été capturé il y a plus de trois ans. "C'est extrêmement difficile," dit-il, partageant son angoisse chaque fois que le téléphone sonne. "Recevoir une lettre, c'est une chose, mais entendre sa voix serait une vraie joie."

Tatyana, quant à elle, ressent une douleur intense à l'idée des souffrances que Vladislav pourrait endurer. Le souvenir de son père, décédé pendant sa détention, pèse lourdement sur elle. "Je pense à toutes les émotions que je vais ressentir à son retour," confie-t-elle, submergée par l'incertitude.

Conclusion

Les familles ukrainiennes des disparus vivent dans une angoisse constante et espèrent un retour de leurs proches. Cependant, l'absence de mécanismes clairs pour leur libération et les incertitudes entourant le processus de paix laissent place à de nombreuses questions. La lutte pour ramener les captifs à la maison doit se poursuivre, malgré les défis.

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