
La police est intervenue au domicile d'un homme qui s'était retranché avec une arme à feu début octobre. Cet homme est suspecté d'avoir tué son ex-conjointe à Besançon, dans le Doubs. Jeudi matin, une femme de 32 ans a été abattue sur le parking de son immeuble, lors d'un guet-apens.
Le suspect, son ex-mari, a pris la fuite pour se cacher à Ornans, à environ 20 kilomètres de Besançon. Après des négociations avec les policiers du Raid, il a été interpellé sans incident. Il a ensuite été placé en garde à vue pour être entendu par les autorités.
Le suspect était déjà connu de la police et de la justice. Il avait été hospitalisé dans un service psychiatrique et avait des antécédents de violence. Entre 2019 et 2024, il avait été condamné à cinq reprises pour des faits de violence, de dégradation et de harcèlement moral envers une autre ex-compagne, a précisé le procureur de la République de Besançon, Cédric Logelin.
La victime avait déposé plainte à plusieurs reprises contre lui. En février dernier, elle avait signalé des atteintes à sa vie privée. Lors de son audition, elle avait affirmé ne jamais avoir été victime de violence, malgré leur relation conflictuelle. Le suspect devait être convoqué à la fin novembre suite à cette plainte.
En octobre, la victime avait également déposé une plainte pour des dégradations sur son véhicule. À cette époque, elle avait reçu un dispositif de sécurité permettant d'alerter en cas de danger. Cependant, les autorités n'avaient pas été informées de menaces récentes entre elle et le suspect, selon le procureur.
Elle était suivie par l'association France Victimes et avait consulté un psychologue. Malgré ces mesures, le drame s'est produit, soulignant les lacunes dans la protection des victimes de violences conjugales.
Ce drame s'inscrit dans un contexte inquiétant en France, où plus de trois femmes par jour sont victimes de féminicide ou de tentatives de féminicide. Les chiffres de la mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) révèlent une augmentation des cas par rapport à l'année précédente.
En 2023, 107 femmes ont été victimes de féminicides conjugaux et 270 de tentatives. De plus, 906 femmes ont subi du harcèlement de la part de leur conjoint ou ex-conjoint, conduisant à des suicides ou tentatives de suicide, selon le rapport.
Ce tragique événement met en lumière la nécessité d'améliorer la protection des victimes de violences conjugales. Malgré les efforts des autorités et des associations, des lacunes subsistent. Il est crucial d'agir pour prévenir de tels drames à l'avenir.