Une femme ayant passé 16 jours en isolement extrême poursuit le gouvernement fédéral

Une femme de la Nouvelle-Écosse poursuit le gouvernement fédéral

Une femme qui a passé 16 jours dans une forme extrême d'isolement dans une prison de la Nouvelle-Écosse poursuit désormais le gouvernement fédéral pour obtenir des dommages-intérêts. Lisa Adams, dont le cas a modifié la loi sur les prisons fédérales, cherche une compensation pour ce qu'elle a vécu.

Les conditions de l'isolement

En 2020, Lisa Adams et ses avocats ont réussi à convaincre un juge de la Nouvelle-Écosse que ses droits, selon la Charte, avaient été violés après son séjour dans une "cellule sèche". Elle était soupçonnée d'avoir caché des drogues dans son corps pendant qu'elle purgait une peine à l'Institution Nova pour femmes à Truro.

Une "cellule sèche" est utilisée pour les détenus suspectés d'ingérer ou de cacher des objets interdits. C'est une pièce isolée sans toilettes fonctionnelles ni eau courante. L'inmate est constamment surveillée par une caméra et un personnel de sécurité, même lors des toilettes.

Les conséquences psychologiques

Adams a demandé un examen médical, qui a révélé qu'elle n'avait aucun objet à l'intérieur de son corps. Toutefois, son expérience a eu des conséquences psychologiques graves, notamment des ruptures mentales et des pensées suicidaires. Elle a même écrit des lettres à sa famille pour dire au revoir.

Elle a déclaré qu'elle avait essayé de "compartimenter" cette expérience, mais que le cas juridique l'empêchait de guérir pleinement. "Je sais que je vais devoir y revenir", a-t-elle dit, soulignant la difficulté de se préparer mentalement pour le procès à venir.

La réponse du gouvernement

Dans sa défense, le gouvernement canadien a affirmé qu'Adams avait eu un accès raisonnable à des conseils juridiques et à des professionnels de la santé. Ils soutiennent qu'il y avait des motifs raisonnables de croire qu'Adams avait des drogues dans son corps, ce qui justifiait son traitement.

Le gouvernement a reconnu que la situation d'Adams dans une cellule sèche était regrettable, mais a nié toute négligence. Ils affirment que leurs actions étaient conformes à la loi en vigueur à ce moment-là.

Les implications légales

Le cas d'Adams est un défi juridique qui pourrait avoir des répercussions sur l'utilisation des cellules sèches dans les prisons. Ses avocats cherchent à établir que les autorités correctionnelles ont agi de manière inappropriée dans son cas.

Le procès civil est prévu pour le 16 juin, et les avocats d'Adams espèrent obtenir justice pour les dommages psychologiques qu'elle a subis. Ils affirment que la loi doit tenir les autorités responsables de leurs actions.

Conclusion

Le cas de Lisa Adams met en lumière les conditions inhumaines auxquelles certains détenus peuvent être soumis. Alors qu'elle se prépare pour son procès, son histoire soulève des questions importantes sur les droits des prisonniers et la nécessité de réformes dans le système pénal canadien.