L'Union européenne connaît sa pire saison de feux de forêt jamais enregistrée
Une saison des incendies sans précédent en Europe
Cette année, l'Europe fait face à une saison des incendies historique. Plus d'un million d'hectares ont été consumés, ce qui représente environ la moitié de la superficie du Pays de Galles. Selon les données, il s'agit de la pire saison d'incendies depuis le début des enregistrements en 2006. Les pays les plus touchés sont l'Espagne et le Portugal, où près de 1 % de la péninsule ibérique a été ravagé.
Les scientifiques de l'UE établissent un lien direct entre l'aggravation de la saison des incendies en Méditerranée et le changement climatique. Des experts préviennent que les incendies plus fréquents et plus graves en Europe sont susceptibles de se poursuivre à l'avenir. Plus de deux tiers de la surface brûlée se trouvent en Espagne et au Portugal.
Les statistiques alarmantes des incendies
En Espagne, plus de 400 000 hectares ont été détruits depuis le début de l'année jusqu'au 26 août, selon le système d'information sur les incendies de forêt de Copernicus. Ce chiffre est plus de six fois supérieur à la moyenne espagnole pour cette période entre 2006 et 2024. Le Portugal, quant à lui, a enregistré une surface brûlée record de 270 000 hectares, soit presque cinq fois la moyenne habituelle.
Au total, la superficie brûlée sur la péninsule ibérique cette année atteint 684 000 hectares, ce qui équivaut à quatre fois la superficie du Grand Londres. La majorité de ces incendies s'est concentrée dans les zones forestières du nord du Portugal et dans les régions nord-ouest de l'Espagne, notamment la Galice, les Asturies et Castille-et-León.
Impact sur l'environnement et la qualité de l'air
Les incendies ont gravement affecté des zones protégées comme le parc national des Picos de Europa et des itinéraires majeurs du réseau de pèlerinage du Camino de Santiago, qui attire habituellement plus de 100 000 visiteurs en été. La qualité de l'air a été dramatiquement réduite, avec des vents du sud transportant la fumée jusqu'en France et au Royaume-Uni.
Le dioxyde de carbone (CO2) émis par les incendies en Espagne cette année a atteint un niveau record de 17,68 millions de tonnes. Ce chiffre dépasse toutes les émissions annuelles de CO2 dues aux incendies en Espagne depuis 2003. Pour donner une idée, cela équivaut à plus que les émissions totales de CO2 de la Croatie en 2023.
Les causes sous-jacentes des incendies
Le changement climatique causé par l'homme a rendu les conditions propices aux incendies en Turquie, en Grèce et à Chypre environ dix fois plus probables. Une étude rapide a montré que cela a entraîné une augmentation de 22 % des conditions météorologiques extrêmes derrière ces incendies. Une chaleur extrême accrue assèche la végétation, augmentant ainsi la flammabilité.
Les scientifiques ont commencé une analyse rapide des incendies en Espagne et au Portugal, s'attendant à des résultats similaires liés au changement climatique. De plus, la dépopulation rurale dans des régions comme l'Espagne et le Portugal contribue à l'intensification des incendies. De plus en plus de jeunes quittent les zones rurales pour les villes, laissant des terres agricoles abandonnées et vulnérables.
Conséquences sur les écosystèmes
Les incendies font partie intégrante des écosystèmes méditerranéens, et de nombreuses espèces animales ont coévolué avec le feu. Cependant, les incendies modernes sont plus grands, plus fréquents et plus graves. Lorsque les forêts ne parviennent pas à se régénérer avant le prochain incendie, elles peuvent entrer dans un cycle de rétroaction climatique.
Les risques d'érosion accélérée des sols et de contamination de l'eau par les cendres sont également préoccupants. Des efforts pour gérer la végétation excessive dans les zones à risque d'incendie et des avancées dans la détection et la lutte contre les incendies pourraient aider à réduire le nombre et la gravité des incendies à l'avenir.
Conclusion
La saison des incendies en Europe cette année est un signal d'alarme concernant l'impact du changement climatique. Les conséquences sur la biodiversité, la qualité de l'air et la santé des écosystèmes sont préoccupantes. Il est crucial d'agir rapidement pour atténuer ces effets et protéger notre environnement pour les générations futures.
