Des changements controversés aux statuts de la FIA, l'organe régulateur de la Formule 1, ont été approuvés malgré des avertissements sur une période sombre pour la démocratie. Ces modifications soulèvent des inquiétudes quant à la gouvernance et à la transparence de l'organisation.
Le club automobile national d'Autriche, l'OAMTC, a exprimé des réserves dans une lettre adressée au Conseil mondial de la mobilité automobile et du tourisme (WCAMT) de la FIA. Ils ont critiqué le leadership de Mohammed Ben Sulayem et ont demandé aux membres de ne pas voter pour les changements proposés, soulignant qu'ils risquaient d'éroder la réputation de la FIA.
Malgré ces critiques, les membres ont voté en faveur des amendements avec un soutien de 83,35% contre 16,65%. Les modifications apportées au code d'éthique ont également été adoptées avec un 88,83% de majorité, malgré des appels à un report pour une analyse approfondie.
La lettre de l'OAMTC affirme que les actions récentes de Ben Sulayem ressemblent à celles de dirigeants politiques qui cherchent à démanteler les contrôles et les équilibres nécessaires à une gouvernance responsable. Elle évoque même la possibilité d'un défi juridique, arguant que les changements ont été adoptés lors de réunions du conseil mondial qui n'étaient pas correctement constituées.
David Richards, représentant de MotorsportUK, a été exclu d'une réunion en mars en raison d'un désaccord avec Ben Sulayem. Cette exclusion soulève des questions sur la transparence et l'équité au sein de la FIA.
Les modifications proposées comprennent l'extension du délai pour les candidats, ce qui pourrait décourager l'opposition. De plus, la suppression de la règle exigeant que 21 des 28 membres du conseil mondial soient de nationalités différentes pourrait favoriser un manque de diversité d'opinion.
Aligner les mandats des comités d'audit, d'éthique et de nomination sur celui du président affaiblirait l'indépendance de ces organes. De plus, retirer le droit d'approuver ou de révoquer des membres du sénat affaiblirait la capacité de ce dernier à surveiller le président lui-même.
Le premier mandat de Ben Sulayem se termine en décembre. Il est actuellement le seul candidat déclaré pour sa réélection. Des rumeurs circulent sur une éventuelle candidature de Carlos Sainz, mais rien n'est confirmé.
La lettre accuse Ben Sulayem d'avoir rompu ses promesses faites lors de sa campagne électorale de 2021, notamment en ce qui concerne la mise en place de structures de gouvernance conformes aux meilleures pratiques. De plus, aucune des modifications critiques recommandées par une revue commandée à McKinsey en 2022 n'a été mise en œuvre.
Les derniers développements au sein de la FIA soulèvent des questions importantes sur la transparence et la gouvernance de l'organisation. Les critiques sur les changements statutaires et les promesses non tenues de Ben Sulayem pourraient avoir des répercussions significatives sur l'avenir de la Formule 1.