Le phénomène des figurines d'action générées par l'IA envahit les réseaux sociaux. Ce nouveau trend, qui permet aux utilisateurs de se réinventer en poupées ou figurines, suscite à la fois amusement et inquiétude. Des célébrités aux marques, tous semblent se prêter au jeu, mais est-ce vraiment sans danger ?
Les réseaux sociaux sont inondés de poupées générées par l'IA. Sur X, Facebook, Instagram et même LinkedIn, les utilisateurs partagent leurs créations. Cette tendance, souvent appelée Barbie AI ou starter pack, attire l'attention de nombreux influenceurs et marques. Les poupées sont variées, mais elles partagent une caractéristique commune : elles ne sont pas réelles.
Des figures publiques comme des politiciens et des célébrités participent aussi. Les journalistes, par exemple, créent des versions d'eux-mêmes tenant des microphones. Cela a permis à des figures comme Elon Musk et Ariana Grande d'être représentées sous forme de poupées, ajoutant à l'engouement général.
Malgré l'aspect ludique, certains experts mettent en garde contre les risques liés à la vie privée. La collecte de données personnelles pour générer ces images soulève des questions éthiques. Comme l'indique Anatoliy Gruzd, professeur à l'Université Métropolitaine de Toronto, les cadres juridiques ne sont pas encore adaptés à cette innovation.
Les utilisateurs doivent être conscients que les données fournies peuvent être utilisées pour créer d'autres contenus. Wendy Wong, professeur à l'Université de la Colombie-Britannique, souligne que ces données alimentent les systèmes d'IA, augmentant ainsi les risques de violation de la vie privée.
L'impact environnemental de l'IA est également préoccupant. Les systèmes d'IA consomment une quantité d'énergie considérable. Une étude de l'Université Cornell révèle que l'entraînement de modèles comme GPT-3 peut entraîner une évaporation massive d'eau propre.
De plus, le coût énergétique des requêtes sur ChatGPT est estimé à être dix fois supérieur à celui d'une recherche Google. Ces chiffres soulignent l'importance de réfléchir à l'impact écologique de ces technologies, même si elles peuvent également être utilisées pour des actions en faveur du climat.
Face à cette tendance, des artistes expriment leurs inquiétudes concernant la dévalorisation de leur travail. Avec le hashtag #StarterPackNoAI, ils dénoncent l'utilisation de l'IA pour créer des œuvres qui ressemblent à leur style. Ce débat fait écho à la précédente tendance des images inspirées par le studio Ghibli.
Bien que les préoccupations soient légitimes, Matthew Guzdial, professeur à l'Université de l'Alberta, estime qu'il est positif que ces tendances existent. Elles permettent aux entreprises d'IA de se développer et d'attirer davantage d'utilisateurs, ce qui pourrait influencer leurs modèles économiques.
Le phénomène des poupées générées par l'IA est à la fois fascinant et inquiétant. Si le divertissement est indéniable, il est crucial de rester vigilant face aux implications en matière de vie privée et d'impact environnemental. À mesure que cette tendance évolue, il est essentiel de réfléchir à ses conséquences sur notre société et notre culture.