Espionnage n'est pas un sujet à prendre à la légère. Cela exige une inconscience et une sagesse cachée, souvent protégée par une ignorance totale. Jean Ferry a imaginé une société si secrète que même ses membres ignoraient leur existence. On pouvait en faire partie sans le savoir, tandis que ceux qui semblaient au sommet n'étaient que des pièces d'une stratégie de dissimulation.
Le film raconte l'histoire d'un professeur syrien en exil, membre d'une cellule secrète qui traque les dirigeants fugitifs. Sa mission l'amène en France, à la recherche de son ancien tortionnaire. Il ne recherche qu'une chose : la vengeance.
Jonathan Millet, avec un Adam Bessa impressionnant, crée une œuvre à la fois minimaliste et intense. La caméra capte chaque respiration du protagoniste, rapprochant le spectateur de ses doutes et de ses peurs.
La mise en scène est chirurgicale, soutenue par un rythme narratif obsédant. Cela donne naissance à une œuvre à la fois genuine et anormale, créant une atmosphère troublante. Rien ne se déroule comme prévu, ni les espions ni le drame ne correspondent aux attentes.
Les réfugiés, quant à eux, défient les stéréotypes souvent véhiculés par la presse. Cette capacité à surprendre le spectateur est ce qui rend le film si captivant.
Jean Ferry aurait été fier de cette sagesse parfaitement inconsciente. Le film, en déjouant les attentes, invite à une réflexion profonde sur la nature de l'espionnage et des réfugiés. Chaque élément de l'intrigue contribue à un tableau complexe et nuancé.
Les performances des acteurs, notamment d'Adam Bessa, ajoutent une dimension émotionnelle à l'histoire. Leurs expressions transmettent une humanité qui résonne avec le public.
En somme, cette œuvre cinématographique est une réflexion sur la vengeance et la complexité humaine. Elle transcende les clichés du genre espionnage pour offrir une expérience immersive et troublante. Le film de Jonathan Millet mérite d'être vu pour son audace et sa profondeur.