Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il prolongera le financement du principe de Jordan pour soutenir les enfants des Premières Nations jusqu'en 2026. Cette annonce a été faite par la ministre des Services autochtones, Patty Hajdu, environ 24 heures avant le début prévu d'une campagne électorale fédérale.
Le principe vise à garantir que les enfants des Premières Nations puissent accéder à des services de santé, sociaux ou éducatifs financés par le gouvernement, peu importe leur lieu de résidence. Cela évite également que leurs cas soient bloqués par des disputes de compétence.
Le principe de Jordan découle d'une plainte pour droits humains déposée par l'Assemblée des Premières Nations et la First Nations Family and Caring Society en 2007. Il porte le nom de Jordan River Anderson, un garçon de cinq ans de la Nation crie de Norway House, qui est décédé en 2005 après une lutte de deux ans entre la province et Ottawa concernant le financement de ses soins.
Depuis sa création en 2016, le gouvernement a investi 8,8 milliards de dollars dans ce principe. Plus de 8,9 millions de produits, services et soutiens ont été approuvés, selon Hajdu.
Les dirigeants des Premières Nations ont exprimé leurs préoccupations concernant le manque de financement et de ressources vitales. Cindy Blackstock, directrice de la First Nations Family and Caring Society, a lancé une motion de non-conformité contre le Canada, soulignant que le gouvernement ne respectait pas ses obligations légales.
Le Tribunal canadien des droits de la personne a statué en décembre que le Canada devait traiter le retard des demandes et mettre en place un mécanisme de plaintes indépendant. Blackstock a également critiqué le temps de traitement des demandes, laissant ainsi les enfants sans accès aux services nécessaires.
La semaine dernière, l'Assemblée des chefs du Manitoba a accusé le gouvernement de ne pas remplir ses obligations en refusant des demandes et en réduisant les fonds. Les chefs ont appelé le nouveau Premier ministre, Mark Carney, à corriger ce qu'ils considèrent comme un système défaillant.
En décembre, le gouvernement a confirmé qu'il y avait 140 000 demandes en attente à travers le Canada, mais a reconnu que la mise en œuvre d'une action rapide serait "difficile".
Le gouvernement a également déclaré qu'il interdirait les approbations de financement pour certaines demandes, y compris les rénovations domiciliaires et les événements sportifs, à moins qu'elles ne soient nécessaires pour garantir l'égalité avec les enfants non autochtones.
Hajdu a demandé aux Services autochtones du Canada de revoir les accords de contribution des bénéficiaires des Premières Nations pour s'assurer que les dépenses engagées en 2024-2025 seront prises en compte pour le financement. Cette révision vise à soutenir les partenaires fournissant des services critiques aux enfants des Premières Nations.
La prolongation du financement du principe de Jordan jusqu'en 2026 est une étape importante pour les enfants des Premières Nations. Cependant, les défis liés au traitement des demandes et au financement continu demeurent cruciaux. Les dirigeants des Premières Nations espèrent des actions concrètes pour améliorer l'accès aux services essentiels.