La disparité de critères entre les procureurs de Séville dans l'affaire ERE et la Fiscalité du Tribunal Suprême soulève des questions cruciales. Ces différences se concentrent sur la pertinence d'une question préjudicielle à poser devant la justice européenne. Cela fait suite à l'annulation partielle ou totale par le Tribunal Constitutionnel des condamnations liées à l'un des plus grands cas de corruption en Espagne.
Les procureurs Juan Enrique Egocheaga et Manuel Fernández Guerra, chargés de l'affaire ERE, ont récemment soumis un rapport interne à la Fiscalité du Tribunal Suprême. Ils soutiennent qu'il serait judicieux que la Cour Provinciale de Séville consulte le Tribunal de Justice de l'Union Européenne (TJUE). Ces procureurs ont défendu les condamnations des anciens présidents andalous, Manuel Chaves et José Antonio Griñán, pour l'utilisation frauduleuse de près de 700 millions d'euros de fonds publics.
Selon l'instruction 1/2016 de la Fiscalité Générale de l'État, il appartient à la Fiscalité du Tribunal Suprême de déterminer le critère sur la question préjudicielle. Cette instruction précise que la Fiscalité doit contacter le Fiscal de Salle pour recevoir des instructions sur le contenu du rapport à émettre. Ainsi, le procureur en chef anticorruption, Alejandro Luzón, a récemment demandé des observations aux parties impliquées, y compris au Ministère Fiscal.
Dans leur rapport, les procureurs de Séville se sont déclarés en faveur de soumettre la question préjudicielle. Ils estiment que les décisions du Tribunal Constitutionnel pourraient avoir violé le droit de l'Union Européenne en réduisant l'infraction de malversation commise par les gouvernements socialistes en Andalousie. Cette position a suscité des inquiétudes chez le président actuel du Tribunal Constitutionnel, Cándido Conde-Pumpido.
En réponse, le procureur Huete a transmis un rapport de 17 pages, indiquant que le Tribunal Constitutionnel n'a pas dépassé ses fonctions. Ce document affirme que la primauté du droit de l'Union ne doit pas empêcher les organes nationaux de défendre la légalité pénale. Il conclut également que les décisions du Tribunal Constitutionnel respectent les normes de protection de la légalité.
Les instructions du Tribunal Suprême seront désormais examinées par les procureurs de l'affaire ERE. Ils ont reçu le rapport signé par le procureur Huete et devront en discuter. Par ailleurs, Conde-Pumpido a prévu un débat juridique lors de la prochaine session pour répondre à l'action de la Cour de Séville, en mettant l'accent sur le respect des décisions du Tribunal Constitutionnel.
La situation actuelle dans l'affaire ERE met en lumière des divergences significatives entre les différents niveaux de la Fiscalité. Les décisions à venir pourraient avoir un impact majeur sur la manière dont les affaires de corruption sont traitées en Espagne. La question de la conformité aux normes européennes reste centrale dans ce débat juridique complexe.