Une fila de bus scolaires attend à l'entrée du New York City Center, un lieu emblématique des arts de la scène à Manhattan. Ce matin, le spectacle Alter ego, mettant en vedette Patricia Guerrero et Alfonso Losa, se prépare à émerveiller un public particulier : des enfants.
Le spectacle, qui a reçu de nombreux prix en Espagne, n'a jamais été présenté à un public exclusivement composé d'enfants. Dans le cadre de la vigesimocuarta édition du Flamenco Festival de New York, ce spectacle se déroule du 5 au 15 mars. Les enfants, âgés de 8 à 12 ans, viennent de tous les coins de la ville, apportant une diversité culturelle impressionnante.
Alors que les lumières s'éteignent, un silence s'installe dans la salle. Les artistes, Alfonso Losa et Patricia Guerrero, apparaissent presque dans l'ombre. Le premier son de la guitare déclenche une réaction immédiate des enfants, qui s'exclament avec enthousiasme. Ce moment marque le début d'une expérience unique.
Tout au long de la performance, les cris d'excitation des enfants résonnent dans la salle. Patricia Guerrero, absorbée par sa danse, ne peut s'empêcher de sourire à chaque réaction du public. Les moments de silence respectueux alternent avec des éclats d'enthousiasme, créant une atmosphère vibrante.
Guerrero se souvient de sa première expérience avec des enfants à New York, il y a douze ans. Elle décrit comment les enfants réagissent sans filtre, applaudissant et criant avec joie. Cette connexion avec le public stimule les artistes sur scène, rendant chaque performance mémorable.
Pour Alfonso Losa, c'était sa première fois devant un public d'enfants. Il est émerveillé par leur réaction authentique face à l'art. Les enfants ne jugent pas ; ils ressentent simplement. Cette expérience a suscité chez lui une envie saine d'introduire le flamenco à un plus large public en Espagne.
Il déplore le fait que peu d'initiatives similaires existent en Espagne, où les enfants n'ont pas souvent l'occasion de découvrir le flamenco dans de grands théâtres. Guerrero partage ce sentiment et rêve d'un avenir où les enfants espagnols pourraient vivre une telle expérience.
À New York, les enfants ne se contentent pas d'assister à des spectacles. Ils reçoivent également des cours de flamenco dans leurs écoles, dispensés par des experts. Cela leur permet d'appréhender cet art avant et après les représentations.
En Espagne, une nouvelle matière optionnelle de flamenco a été introduite dans les écoles, mais son impact reste limité. Guerrero souligne l'importance d'une éducation plus immersive et souhaite que davantage d'enfants puissent expérimenter le flamenco dans des théâtres.
Le spectacle Alter ego a captivé non seulement les enfants, mais aussi un public plus âgé lors des représentations nocturnes. Patricia Guerrero note que cette connexion viscérale avec le public new-yorkais est rare et précieuse. La magie du flamenco continue de transcender les générations, unissant petits et grands dans une célébration de l'art.