Le quotidien de Flores Solidarias ressemble à celui d'autres floristeries, mais avec une mission sociale unique. Les commandes, qu'elles soient par abonnement ou ponctuelles, arrivent et sont traitées avec soin. Deborah, la maîtresse fleuriste, écrit la recette de chaque bouquet tout en ajoutant le nom de la personne qui le préparera.
Ce qui distingue Flores Solidarias, c'est l'engagement envers les personnes sans-abri. Actuellement, trois employés, dont Laura (50 ans), Sarib et Ayoub (22 ans), ont trouvé un emploi ici. Chaque bouquet est accompagné d'une carte signée par ces employés, symbolisant leur intégration dans la société.
La société, fondée par Mateo Blay et Arturo Grau, s'engage à embaucher un nouvel employé chaque année pour 100 nouvelles abonnements. Cela crée un modèle de travail durable, sans dépendre des aides publiques, tout en collaborant avec le maire de Valence et l'Association Natania.
Les professionnels de l'Association Natania gèrent le processus de sélection des candidats, en ciblant ceux ayant des opportunités tangibles d'insertion. Les nouveaux employés bénéficient d'un soutien, y compris d'un logement temporaire, et s'engagent à économiser pour trouver un logement stable.
Pour accompagner cette démarche, un psychologue et un assistant social sont impliqués. L'objectif est d'offrir un soutien adéquat pour que chaque employé se sente intégré, sans condescendance.
Une fois intégrés, les employés ont un an pour atteindre leur indépendance économique. Pour cela, Flores Solidarias collabore avec la Fondation La Caixa et son programme Incorpora. Cette étape est cruciale pour aider les employés à entrer sur le marché du travail.
Blay explique que ce modèle crée un cercle vertueux : passer de la rue à un foyer, puis à l'entreprise, et enfin à d'autres sociétés. Ce processus favorise une réelle réinsertion sociale et professionnelle.
Depuis son lancement en octobre 2024, Flores Solidarias produit environ 500 bouquets par mois. Cependant, ce projet représente un défi logistique et économique. Les coûts de main-d'œuvre sont plus élevés, tout comme ceux des fleurs locales.
Blay et Grau privilégient les fleurs cultivées localement plutôt que d'importer des matières premières de l'étranger. Ils souhaitent défendre la réputation de Valence, autrefois connue comme la terre des fleurs.
En somme, Flores Solidarias se finance entièrement grâce à ses partenaires, réinvestissant les bénéfices dans l'entreprise. Bien que les fondateurs restent prudents quant à l'avenir, ils affirment que l'entreprise est actuellement autosuffisante dans tous les aspects.