Il est difficile de savoir s'il y a des raisons d'espérer ou si nous sommes condamnés à vivre sans espoir. Thunderbolts (avec astérisque) se révèle, en quelque sorte, plus audacieux que beaucoup d'autres films de la saga interminable du Marvel Cinematic Universe, tout en étant moins écrasant et en proposant quelques idées brillantes.
Cette œuvre est exactement ce que l'astérisque indique : une version dégradée. Elle est consciente de sa situation d'auxiliaire, comme le diraient les classiques, et en fait preuve. Cependant, il reste flou si le film est le fruit d'un talent ou d'une simple démarche désespérée.
Après plusieurs tentatives, Marvel semble avoir choisi de prévenir le public de ce qu'il va voir, à l'instar de ces amis qui, avant de raconter une blague, précisent que le vrai comique est leur beau-frère. Ainsi, l'idée de base est simple : dans un monde sans Vengeurs, qui peut-on vraiment faire confiance ?
En écartant des concepts complexes comme la justice ou le sensus commun, le film se concentre sur un groupe de mercenaires aux compétences limitées et aux traumatismes psychologiques divers. Thunderbolts vise à humaniser les super-héros, les faisant descendre de leur piédestal.
Ce n'est pas la première fois que cela se produit, mais c'est la première fois que cette déficience humaine est mise en avant comme un élément central. L'astérisque en est le symbole, soulignant la transformation des super-héros en personnages plus accessibles.
Dirigés par une Florence Pugh impressionnante dans le rôle de Viuda Negra, les personnages cherchent à se racheter de leurs anciennes méfaits. Ils font face à une menace redoutable, un homme doté de pouvoirs sinistres, incarné par Lewis Pullman.
Cette dynamique crée une ironie : les « bons » sont une synthèse des faiblesses des « mauvais », tandis que les méchants résultent de l'ambition des héros. C'est là que réside la complexité du récit, encore une fois symbolisée par l'astérisque.
Le réalisateur respecte le manuel de style des films post-héroïques, sans tomber dans les excès méta de Deadpool ou le ton nostalgique de Guardianes de la Galaxia. Cependant, malgré les efforts de Florence Pugh, le film souffre de certaines maladies narratives.
Les scènes d'action, bien que nombreuses, deviennent épuisantes, et la capacité de surprise est limitée, se réduisant à la présence de Julia Louis-Dreyfus, l'inoubliable Elaine de Seinfeld, dans un rôle de méchante. En somme, la question demeure : peut-on espérer un renouveau dans le UCM ?
Thunderbolts* propose une vision différente du monde des super-héros, tout en restant ancré dans des problèmes narratifs. Bien que le film ait ses moments forts, il laisse une impression mitigée. En fin de compte, il est clair que le chemin à parcourir pour Marvel est encore long, mais il y a peut-être une lueur d'espoir.