La hausse des dépenses militaires dans l'Union européenne coïncide avec une situation économique tendue. En effet, toutes les grandes économies, y compris l'Espagne, affichent une dette supérieure à 100% du PIB, à l'exception de l'Allemagne. Le Fonds Monétaire International (FMI) lance un appel à la prudence concernant cette escalade des dépenses militaires.
Le FMI exhorte les pays européens à accompagner cette augmentation par un plan d'ajustement crédible à moyen terme. Il est essentiel d'assurer une transparence budgétaire pour éviter que cette hausse militaire n'aggrave davantage les finances publiques, en masquant des dépenses dans d'autres domaines.
Dans son rapport, le FMI souligne qu'un ajustement fiscal graduel est crucial pour la plupart des pays afin de réduire leur dette. Les augmentations permanentes des dépenses de défense doivent être accompagnées de plans de financement clairs, indiquant comment ces hausses seront progressivement financées.
Il est également important d'envisager une combinaison de hausse d'impôts et de réductions de dépenses en fonction des ressources budgétaires disponibles. Cette approche vise à garantir la soutenabilité fiscale tout en répondant aux nouvelles exigences de dépense, notamment dans le domaine de la défense.
Le FMI met en garde que l'absence d'un plan de financement crédible pourrait affecter la crédibilité du cadre de gouvernance de l'UE. Cela fait référence aux nouvelles règles de déficit et de dette récemment mises en place. Un échec à justifier l'augmentation des dépenses militaires pourrait avoir des conséquences significatives pour l'Union européenne.
Le rapport indique que les déficits fiscaux pourraient dépasser les attentes en raison de la pression accrue sur les dépenses, notamment pour la défense. Cette situation pourrait également contribuer à une hausse des taux d'intérêt à l'avenir.
Concernant l'Espagne, le FMI prévoit un déficit de 2,7% en 2025 et de 2,4% en 2026, ce qui est meilleur que les prévisions pour la zone euro. Cependant, le déficit de la France, estimé à 5,5%, influence négativement ces chiffres globaux.
En ce qui concerne la dette publique, le FMI estime qu'elle ne descendra pas en dessous de 100,6% du PIB en 2025. Cela reste bien au-dessus de la moyenne de la zone euro, qui est de 88,7%. Les pays comme la France et l'Italie affichent des niveaux de dette encore plus élevés.
Le FMI recommande à l'Espagne d'élargir sa base fiscale en éliminant les exonérations et en améliorant l'efficacité des dépenses. L'annonce récente du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, d'augmenter le budget de la défense à 2% du PIB pourrait avoir des implications significatives pour la gestion de la dette et des déficits à l'avenir.
La situation économique reste préoccupante, et le FMI avertit que l'Europe pourrait se retrouver dans une spirale de dette alarmante, comparable à celle d'après la Seconde Guerre mondiale. L'avenir économique dépendra de la capacité des pays à gérer ces défis avec responsabilité et transparence.