Le secteur de la mode d'investissement pour 2025 est sans conteste celui de la défense. Toutefois, il est difficile de s'y engager, car peu de compagnies cotées en Espagne, à part Indra, ont vu leur capitalisation boursière doubler depuis le 1er janvier. Les investisseurs particuliers doivent également attendre une seconde vague d'investissements dans des entreprises plus grandes pour accéder à ce secteur prometteur.
Actuellement, seulement deux fonds de capital privé en Espagne se concentrent exclusivement sur la défense et l'aérospatial. Il s'agit des fonds Nazca Aeroespacial et Défense, ainsi que d'Hyperion Fund, géré par Singular Bank. Hyperion a été fondé par l'ancien leader du PP, Pablo Casado, et par Ricardo Gómez-Acebo Botín, un proche d'Ana Botín, avec des objectifs d'investissement allant jusqu'à 600 millions d'euros.
Le fonds de Nazca Capital est le deuxième plus important d'Europe, juste derrière Tikehau, un fonds français réputé. Tikehau a investi environ 2.500 millions d'euros dans des entreprises de défense, d'aérospatial et de cybersécurité. De plus, il possède des participations publiques, ce qui renforce sa légitimité dans ce secteur en pleine expansion.
Daniel Pascual, associé chez Nazca Capital, souligne qu'il y a plus de 1.500 entreprises dans les domaines de la défense, de l'aérospatial et de la sécurité. Il affirme qu'il existe des opportunités sur tous les fronts. L'objectif est de finaliser des opérations avant l'été, bien qu'aucune acquisition n'ait encore été annoncée. La moitié des fonds proviendrait du CDTI, tandis que l'autre moitié serait constituée d'investisseurs privés.
Ce secteur devrait connaître une croissance supérieure à 30 % dans les années à venir. Des projets sont déjà en cours pour consolider des groupes capables de dominer des segments spécifiques de l'industrie. La dynamique actuelle est fortement influencée par la géopolitique internationale, notamment la pression accrue des États-Unis et de l'OTAN sur l'Union européenne pour augmenter ses dépenses en défense.
En réponse à cette pression, l'Espagne a annoncé son intention d'augmenter ses dépenses publiques en défense de 1,3 % à 2 % du PIB cette année. Cela représente un investissement supplémentaire de 10.500 millions d'euros, principalement issus des économies sur les intérêts de la dette publique. De même, la France prévoit d'élever ses dépenses de 2 % à 3,5 % pour renforcer sa sécurité nationale.
Parallèlement, l'Allemagne a approuvé un plan d'investissement massif de 500.000 millions d'euros pour moderniser ses infrastructures de défense, avec la possibilité d'atteindre 800.000 millions. Ces initiatives devraient également avoir des répercussions positives au-delà des frontières nationales.
Le secteur espagnol de la défense est très atomisé, ce qui est crucial pour le capital privé qui souhaite croître par le biais de fusions. Beaucoup d'entreprises en phase initiale développent des technologies avancées et nécessitent le soutien du capital privé pour progresser. Cela inclut des domaines tels que les capteurs, la cybersécurité, et l'intelligence artificielle appliquée à la défense.
Daniel Pascual note qu'il manque parfois des entreprises de plus grande taille et qu'une consolidation naturelle dans le secteur semble inévitable. L'Espagne exporte plus de 60 % de sa production, ce qui la positionne favorablement pour bénéficier de l'élan international en matière de défense.
La Commission européenne a également lancé un programme visant à mobiliser 800.000 millions d'euros pour la défense en quatre ans. Le soutien aux PME est essentiel pour leur permettre de participer activement à cette transformation du secteur. Hyperion a déjà investi dans des entreprises innovantes, et les perspectives de croissance sont prometteuses pour l'avenir de la défense en Europe.