Durant les dernières deux décennies de la Guerre Froide, la situation en URSS a pris un tournant. Le Kremlin semblait satisfait d'avoir manipulé des acteurs jugés naïfs. L'axe franco-allemand a promu l'idée que la détente et le relèvement des sanctions favorisaient la paix.
La URSS a réussi à piéger l'Occident en utilisant une arme bourgeoise : les crédits. Des pays comme l'Allemagne, la France et même les États-Unis ont continué à accorder des crédits, même pendant la loi martiale en Pologne en 1981. Les démocraties de l'OTAN affirmaient que « les représailles sont contre-productives ».
Malgré l'agonie du communisme, l'Europe ne semblait pas percevoir la réalité. En 1976, Soljenitsyne a dénoncé le gulag à la télévision française et espagnole, provoquant l'émoi des social-démocrates. Toutefois, certains hésitaient, craignant que ce témoignage alimente la droite et le fascisme.
Dans ces années-là, la URSS a offert aux communistes européens une carte : le pacifisme. Moscou a financé les mouvements pacifistes qui ont fleuri à travers le continent. Lorsque le pacifisme s'est ancré dans notre paysage culturel, l'URSS a pu perdre la Guerre Froide de manière calme tout en conquérant l'avenir.
Ce phénomène rappelle le surréalisme de l'époque, mais avec des variations significatives. En 1983, le penseur français Revel s'est dit surpris par les socialistes critiquant la loi martiale tout en gouvernant avec ceux qui l'approuvaient.
Actuellement, des figures comme Sánchez rejettent les discussions entre Putin et Trump tout en gouvernant avec des partis qui soutiennent des positions similaires. Ce pacifisme de façade masque une réalité plus complexe. L'auto-illusion est un outil puissant, mais elle ne résout pas les problèmes, elle les diffère.
Pour Putin et Trump, deux enjeux majeurs demeurent. D'une part, l'exploitation des ressources naturelles dans des « terres rares », et d'autre part, la nécessité de nouvelles élections en Ukraine. Le principe énoncé par Staline à Potsdam reste pertinent : tout gouvernement librement élu serait antisoviétique.
En conclusion, la situation géopolitique actuelle rappelle les manigances du passé. Sánchez tente de naviguer dans ce paysage complexe tout en utilisant des stratégies narratives pour maintenir son pouvoir. La réalité du renforcement de l'investissement en défense pourrait le contraindre à agir plus rapidement.