La situation des 30 belugas de Marineland à Niagara Falls, Ontario, est critique. Après le refus d'Ottawa d'autoriser leur exportation, l'avenir de ces cétacés est incertain. L'entreprise fait face à des difficultés financières pour leur entretien, et les options de relocalisation sont limitées. Beaucoup se demandent où ces animaux pourraient aller maintenant.
Marineland a récemment annoncé que les belugas pourraient être euthanasiés suite au refus d'Ottawa d'approuver leur exportation vers Chimelong Ocean Kingdom en Chine. Le ministre fédéral des Pêches, Joanne Thompson, a exprimé des préoccupations sur le fait que cette exportation pourrait les destiner à des fins de divertissement.
Le Premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a appelé le gouvernement fédéral à reconsidérer sa décision. Il a déclaré que les autorités doivent soit émettre un permis pour trouver un foyer pour les belugas, soit proposer une solution alternative.
Les experts estiment que relâcher les belugas dans la nature serait une sentence de mort. Andrew Trites, directeur de l'unité de recherche sur les mammifères marins à l'Université de la Colombie-Britannique, souligne que ces animaux pourraient souffrir de la famine et de l'isolement s'ils sont placés dans un environnement sauvage.
Une autre option envisagée par certains groupes de défense des animaux est la création d'un sanctuaire côtier. Cependant, un tel sanctuaire n'existe pas actuellement en Amérique du Nord, bien qu'il y ait un sanctuaire en Islande qui pourrait servir de modèle.
Le sanctuaire de Klettsvik Bay en Islande, géré par la SEA LIFE Trust, a été conçu pour offrir un habitat naturel aux belugas. Ce sanctuaire a accueilli deux belugas, Little Grey et Little White, en 2020. Cependant, ces animaux passent la majorité de leur temps dans une piscine intérieure, ce qui soulève des questions sur l'efficacité de ce type de refuge.
Javier Almunia, biologiste marin, a noté que des défis importants, tels qu'une marée noire en 2022, ont affecté le sanctuaire, rendant la vie des belugas encore plus difficile.
Le projet de sanctuaire pour baleines à Port Hilford, en Nouvelle-Écosse, est envisagé comme une solution potentielle pour les belugas de Marineland. Charles Vinick, directeur du projet, a déclaré que le sanctuaire pourrait accueillir jusqu'à 10 belugas, avec un coût de fonctionnement estimé entre 1,5 et 2 millions de dollars par an.
Cependant, le projet fait face à des obstacles, notamment le manque de consentement des propriétaires terriens voisins et l'absence d'approbation fédérale ou provinciale. Vinick a souligné l'importance de créer des sanctuaires pour répondre aux besoins des animaux dans les parcs marins qui ferment.
Les défenseurs des droits des animaux insistent sur le fait que les gouvernements ont une obligation morale de sauver les belugas de Marineland. Camille Labchuk, directrice exécutive d'Animal Justice, a proposé que la province saisisse les belugas pour les protéger de l'euthanasie.
Les coûts pour maintenir les belugas sont estimés à 2 millions de dollars par mois. D'autres installations canadiennes, comme l'Aquarium de Vancouver, ne peuvent pas accueillir ces animaux en raison de contraintes légales et opérationnelles.
La situation des belugas de Marineland est alarmante. Avec des options de relocalisation limitées et des préoccupations croissantes concernant leur bien-être, il est crucial que les autorités agissent rapidement. Les discussions sur leur avenir doivent se concentrer sur des solutions durables et éthiques pour garantir la sécurité de ces cétacés.