Un Français détenu depuis 2007 dans le couloir de la mort en Indonésie pour des infractions liées aux drogues a quitté la prison pour retourner en France. Serge Atlaoui, âgé de 61 ans, a été arrêté en 2005 dans une usine à Jakarta, où des dizaines de kilos de drogues ont été découverts.
Un accord a été conclu entre l'Indonésie et la France le 24 janvier pour extraditer Atlaoui pour des raisons humanitaires, car il souffre de cancer et reçoit un traitement hebdomadaire à l'hôpital. "C'est un miracle," a déclaré sa femme, Sabine Atlaoui, à la radio RTL.
Atlaoui sera remis à la police française à l'aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta avant de prendre un vol commercial pour Paris. À son retour, il sera présenté aux procureurs et sera probablement détenu en attendant une décision, a déclaré son avocat Richard Sedillot.
Atlaoui a informé sa famille qu'il ne souhaitait pas les rencontrer à l'aéroport. "Il veut revoir sa famille quand il sera libre," a déclaré sa femme à RTL. "Malheureusement, nous ne savons pas combien de temps cela prendra."
En France, la peine maximale pour un crime similaire est de 30 ans, a précisé le ministre indonésien des droits de l'homme, Yusril Ihza Mahendra.
Atlaoui, un soudeur originaire de Metz, a toujours nié être un trafiquant de drogues. Il affirmait installer des machines dans une usine d'acrylique, mais avait déclaré en 2015 qu'il "pensait qu'il y avait quelque chose de suspect".
Initialement condamné à la réclusion à perpétuité, sa sentence a été modifiée en peine de mort en appel par la cour suprême indonésienne. Son exécution, prévue en 2015, a été suspendue grâce à la pression du gouvernement français.
Récemment, l'Indonésie a libéré plusieurs détenus de haut profil emprisonnés en vertu de ses strictes lois sur les drogues. Mary Jane Veloso, une mère philippine ayant passé près de 15 ans dans le couloir de la mort, a été extradée en décembre.
Les cinq membres restants du réseau de drogue "Bali Nine" sont également rentrés en Australie le même mois. Actuellement, 90 étrangers, dont une femme, sont encore condamnés à mort en Indonésie, selon le ministère de l'immigration et de la correction.
Le retour d'Atlaoui en France marque une étape importante dans un long parcours judiciaire. Alors que son avenir reste incertain, cette situation soulève des questions sur les lois antidrogue en Indonésie et les droits des détenus.