« Aucun pays européen ne leur enverra d’informations » : La France se dissocie des frappes américaines dans les Caraïbes
Frappes américaines dans les Caraïbes
Plusieurs dizaines de personnes, accusées d'être des trafiquants de drogue, ont été tuées par des frappes américaines dans les eaux internationales des Caraïbes. Les États-Unis agissent seuls dans cette opération. Après le Royaume-Uni, qui a suspendu le partage d’informations, c’est maintenant la France qui se désolidarise des actions américaines.
L’administration Trump a lancé une série de frappes aériennes visant des embarcations soupçonnées de transporter de la drogue. Ces frappes ont déjà causé la mort de 76 personnes, et la majorité des experts estiment que ces attaques se déroulent en dehors de tout cadre légal.
Réactions françaises
Interrogé sur Radio Caraïbes (RCI), Dimitri Zoulas, le patron de l’office antistupéfiants français (Ofast), a pris ses distances. Il a déclaré qu’aucun pays européen, y compris la France, n’enverrait de renseignements opérationnels aux Américains pour justifier une frappe militaire sur un bateau. « La question ne s’est pas posée », a-t-il précisé.
Il a également souligné : « Si elle se posait, nous ne transmettrions pas de renseignement ». Cette position est considérée comme une position européenne sur le sujet.
Situation de la drogue en France
La France fait face à une importation massive de drogue, notamment de cocaïne. Plus de la moitié des produits transitent par les Caraïbes, selon Zoulas. « Les trafics de stupéfiants font partie d’une géopolitique mondiale », a-t-il affirmé, soulignant l'ampleur du problème.
Il a ajouté que les Américains ne sont pas partout et que leurs frappes se concentrent sur les embarcations se dirigeant vers les États-Unis. « Notre zone d’action est géographiquement différente », a-t-il précisé.
Réactions en Colombie
La Colombie a également suspendu l’échange de renseignements, mais a rapidement fait marche arrière. Cette décision du président Gustavo Petro a été critiquée par l’opposition et les milieux du renseignement, qui la jugeaient absurde. La Colombie enregistre des records de production de cocaïne et Washington est un allié traditionnel dans la lutte contre le trafic.
Depuis septembre, les États-Unis ont intensifié leurs frappes dans les Caraïbes et le Pacifique, ciblant des embarcations accusées de transporter de la drogue, faisant au total 76 morts.
Conclusion
Les frappes américaines dans les Caraïbes soulèvent des questions sur la légalité et la coopération internationale. Alors que la France et d'autres pays européens prennent leurs distances, la situation de la drogue reste préoccupante. Les enjeux géopolitiques et les alliances traditionnelles sont mis à l'épreuve dans cette lutte complexe contre le trafic de drogue.
